jeudi 2 avril 2015

Message de Pâques depuis les Eglises d'Alsace Moselle

Souvent, lors des célébrations de l’aube de Pâques, le temps est gris, froid ou humide, alors que les participants espèrent secrètement un lever de soleil radieux, qui suggèrerait la résurrection et la victoire de la vie sur la mort. Cette image météorologique nous ramène bien à ce qui est en jeu dans la célébration de Pâques. Souvenons-nous : elles étaient trois femmes discrètes et inquiètes ce matin-là, venues pour embaumer le corps de Jésus mort, et soucieuses de la lourde pierre qui fermait le tombeau (Marc 16, 1 à 8). Pas de trompettes célestes ni de tremblement de terre, simplement un jeune homme en vêtement blanc qui veut les rassurer : « Ne vous effrayez pas ! » et qui leur fait part de l’incroyable nouvelle : « Jésus de Nazareth, le crucifié, est ressuscité, il n’est pas ici. (…) Il vous précède en Galilée ». Prises de panique, les trois femmes s’enfuient, « tremblantes et bouleversées ». Voilà donc l’événement central et fondateur du christianisme : trois personnes apeurées qui reçoivent un message qu’elles ne comprennent pas et qui s’enfuient en courant ! Nous sommes loin des manifestations de puissance et de gloire que nous attendrions pour un tel événement !

Car Pâques, c’est d’abord la venue dans la discrétion de celui qui a traversé la mort, celui qui va s’adresser à Marie - qui ne le reconnaît pas - en l’appelant par son nom : « Marie !» (Jean 20, 11 à 18). Avec la même délicatesse et la même discrétion, il appelle chacune et chacun d’entre nous par son nom : l’expérience de la résurrection, c’est d’abord cette rencontre intime et personnelle du Christ avec chacune et chacun de nous. Celui qui s’est relevé d’entre les morts est désormais debout devant nous et nous précède. La résurrection, c’est donc pour aujourd’hui, dès maintenant, pour toutes celles et ceux qui veulent inscrire leurs pas dans ceux du Vivant. Et cet aujourd’hui traverse notre vie comme il traversera notre mort : la mort est morte, nous n’avons plus besoin d’être tremblants et effrayés, car la brèche vers la vie est ouverte devant nous.

Cette brèche peut sembler bien petite et fragile, voire impossible à accepter, tant la réalité du malheur du monde et la lourdeur de nos errements et de nos désespoirs semblent devoir toujours l’emporter. Mais elle est réelle comme la poussée irrésistible du germe qui fait éclater le grain de blé mort en terre : petite pousse insignifiante, mais espérance invincible qui traverse toutes nos morts. Pâques est le contraire de tous les endoctrinements et de tous les fanatismes qui voudraient nous faire croire que Dieu est un juge et un tyran : une proposition de vie en apparence humble, mais dont la force irrésistible transforme nos champs de ruines en jardins de paix et de lumière.

 JOYEUSES PÂQUES À TOUTES ET À TOUS !

 



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