dimanche 21 juillet 2013

Marthe et Marie, ou la grande Réparation !


Lectures : Genèse 14,17-20 : invitation de Melkisédeq et Luc 10, 38-42 : Marthe et Marie

·         Il y a peu de trace de la vie de Jésus  en famille, le fils du charpentier de Nazareth ne se raconte pas et ne présente pas sa famille comme une réalité sacrée et fermée. A contraire on perçoit davantage la structure familiale comme une ouverture nécessaire qui ira même jusqu’à l’affirmation élargie des frères te des sœurs qui sont ceux et celles qui se rassemblement autour de la Parole lue et proclamée.

·         On sait par ailleurs que le clan familial de Jésus a été particulièrement important après sa mort et qu’il a voulu imposer  et presque réussi dans l’affirmation d’une orthodoxie liée dans un premier temps à la communauté juive de Jérusalem avec à sa tête Jacques appelé le frère du Seigneur.

·         Le cercle des Douze deviendra l’autre figure de la réalité familiale, et une troisième étape est constituée par la maison de Béthanie avec Lazare, Marthe et Marie ses sœurs selon la tradition de l’évangéliste Jean, on dirait aujourd’hui que celui qui n’avait pas de lieu où reposer sa tête, avait l’habitude de se poser à Béthanie, avant de reprendre sa marche sur les chemins de Galilée et de Judée : c’était sa famille recomposée.

Le récit de Luc, suit celui que nous avons lu dimanche dernier, le samaritain bienveillant. On peut penser et croire que ce court récit qui culmine dans la dernière réplique de Jésus, est une sorte de correctif, une affirmation qui vient annoncer et dire et redire qu’il n’y a pas dans la tradition chrétienne une seule et unique voie pour réaliser et donner un sens à sa vie. Le texte que l’on lit après celui de ce jour, est le don de la prière, le Notre Père ! Marthe et Marthe entre le samaritain et la prière ! 

Il y a toujours les actifs, les pragmatiques, ceux et celles qui sont dans le concret et par lesquels il se passe des choses celles te ceux qui font avancer efficacement, la réalité de la vie en train de se produire : il faut bien agir pour vivre ; les actifs des temps anciens, de l’Antiquité sont les plus méprisés ; faire ou travailler est associé au statut de l’esclave ; ultérieurement le tiers état sous l’ancien régime sera le lieu de la pratique et de la vie concrète, loin des préoccupations de la noblesse et de clergé. Ce sont aussi parmi cette catégorie là que l’on trouve aussi non seulement des actifs mais aussi des activistes celles et ceux qui accélèrent le mouvement de la vie ou de l’histoire. Au temps de Jésus, nombreux sont ceux qui veulent mettre concrètement dehors ceux qu’ils considèrent comme des envahisseurs des occupants. Les mouvements nombreux de résistances sont à l’œuvre et Jésus ou les premiers chrétiens devront choisir leur camp. Celui de l’attente ou celui de l’action.

Il y a toujours aussi les contemplatifs, les rêveurs, les intellectuels, celles et ceux qui vivent comme on le leur dit parfois, dans un autre monde, celui des idées, des débats des idéologies des religions, des mystiques de toutes sortes, plus que dans la réalité ! Plus que dans la vraie vie. Il y en a qui s’enferment volontairement dans des groupes et communautés, ils vivent selon des règles de vie  très précises, codifiées et obéissent souvent à un chef ; il y en a aussi qui indépendants et peu insérés socialement, vivent seul ou à quelques uns à côté de la vie réelle, on dit qu’ils sont marginaux, il en existe de toutes sortes : leur présence leur mode vie est une critique non violente en général de la société dans laquelle ils se trouvent. Les grandes écoles et leurs membres dans l’empire gréco-romains, les stoïciens, les pythagoriciens, les cyniques, les élèves de Platon et bien d’autres faisaient partie de cette catégorie.

Le christianisme sera compris et va se développer en favorisant les deux modes de vie, les deux comportements. On pourrait dire qu’il ne pourra jamais choisir et que son originalité, sa marque spécifique sera de conjuguer absolument les deux voies complètement reconnues et assumées.

·         Jésus est un fils de charpentier qu’on ne voit pas souvent au travail

·         Paul fabriquant de tentes, drapier, se prévaudra de son travail comme condition de son indépendance

·         Les disciples de Jésus ont laissé une activité concrète pour suivre le Maître et son enseignement

·         Le message de Jésus s’exprime dans un langage accessible et concret voire imagé par exemple celui des paraboles. La dimension matérielle banale « un semeur qui sème » est aussi le support d’une interprétation qui échappe à la réalité racontée.

On pourrait ainsi décrire le christianisme comme une tentative de dire à la fois les deux voies possibles. C’est d’ailleurs le judaïsme de tendance pharisienne qui va donner l’exemple et associer les commandements  dans la vie quotidienne, comment manger se vêtir etc… avec l’idée de plaire et d’obéir à Dieu, non pas seulement de façon spirituelle mais aussi de façon matérielle, réelle, concrète.

Nous ne sommes pas tous des samaritains ; et nous ne sommes pas tous appelés à le devenir ; mais peut être sommes tout à la fois, légiste ou légaliste, prêtre et samaritain. Ces personnages sont des caractères, des orientations des aspirations qui nous composent plus qu’elles nous qualifient. Nous ne sommes ni Marthe ni Marie ; nous ne sommes pas appelés à le devenir ; mais plutôt à stimuler en nous ce qui dort ce qui somnole ce qui est paresseux soit du côté de Marthe soit du côté de et cela n’est pas simple.

Nous aimons bien nous qualifier nous définir et nous enfermer dans un rôle qui nous plaît, nous convient davantage et qui ne nous oblige pas à en sortir. Dire à un agité qu’il est appelé aussi à la méditation n’est pas simple. Dire à un méditatif, qui se contente de peu qu’il est aussi appelé à agir et à produire, à consommer à s’enrichir et à agir avec d’autre, c’est bien complexe. Oui c’est nous ne sommes pas ce que nous sommes et nous plus et autrement que ce que nous donnons à voir et à entendre aux autres.  Oui nous sommes et Marthe et Marie.

Aujourd’hui dans notre culture occidentale, européenne c’est Marthe qui a gagné. L’action en vue de la réussite est une constante de nos sociétés. Produire et faire valoir ce que l’on fait est devenu banal est devenu ce qui identifie la réalité humaine. Le risque est grand chez Marthe ce se justifier le risque est grand chez elle de se comparer avec celle qui est semble t-il toute à son loisir tout à son écoute pour rien de l’autre qui est là.

Peut être qu’une société de samaritains serait dangereuse et n’aurait plus grand sens ni valeur car nous serions ce que nous ferions. Un peu comme la fourmilière qui malgré les apparences n’est pas un modèle libre et responsable d’activités créatrices. Une communauté monastique, une communauté retirée de la vie réelle n’est plus un modèle crédible pour la survie de l’humanité aux prises avec des menaces constantes, internes ou externes.

La relation à l’autre comme la relation au Christ ou à Dieu se vit comme une hospitalité. J’accueille celui par qui je me laisse accueillir. L’hospitalité ne regarde pas à côté et ailleurs, elle ne jalouse pas, elle trouve son sens en elle-même. Il y a sans doute un temps pour tout sous le ciel. Ici avec Marthe et Marie après l’épisode du samaritain, l’écoute celle de la Parole du Maître est essentielle, centrale, première.

·         Les temps personnels de la lecture biblique de la méditation et de la prière restent des bornes des passages obligés chers aux Réformateurs. Ces temps sont nécessaires et ils sont la marque de nos personnalités et de nos libertés sans soumission à un autre ou à une Eglise, car ici l’obéissance est celle rendue à Dieu directement en son Esprit.

·         Le Talmud décrit la réalité du Tikoun, (Rabi Nahman de Breslev)  c’est le temps de la Réparation. Au fond la création n’est pas si bonne  qu’on veut bien le dire et le croire. Il y a des imperfections il y a des réalités à changer modifier réparer. C’est notre travail, si cela a du sens pour nous cela peut devenir notre œuvre et pour cela nous avons à notre disposition quelques outils bien utiles et identifiés et mis à notre disposition. Ce qui va réparer, non pas changer le monde non pas changer de monde mais réparer celui que nous connaissons bien, ce sont Marthe sans Marie et Marie sans Marthe. C’est le samaritain sans le légiste et le prêtre, sans Marthe et Marie.

Participer au Tikoun c’est découvrir ce qui en moi n’était pas évident, Marthe et Marie, ou Abram en train d’inviter un inconnu nommé Melkisédeq.

 

 

 

 

 

vendredi 12 juillet 2013

Fraternité, Liberté, Egalité !


Dimanche 14 juillet 2013 à Monflanquin (Lot et Garonne)


Lectures :
Deutéronome 30, 15-20 :

15   Vois : je mets aujourd’hui devant toi la vie et le bonheur, la mort et le malheur,

16  moi qui te commande aujourd’hui d’aimer le SEIGNEUR ton Dieu, de suivre ses chemins, de garder ses commandements, ses lois et ses coutumes. Alors tu vivras, tu deviendras nombreux, et le SEIGNEUR ton Dieu te bénira dans le pays où tu entres pour en prendre possession.

17  Mais si ton coeur se détourne, si tu n’écoutes pas, si tu te laisses entraîner à te prosterner devant d’autres dieux et à les servir,

18  je vous le déclare aujourd’hui : vous disparaîtrez totalement, vous ne prolongerez pas vos jours sur la terre où tu vas entrer pour en prendre possession en passant le Jourdain.

19  J’en prends à témoin aujourd’hui contre vous le ciel et la terre : c’est la vie et la mort que j’ai mises devant vous, c’est la bénédiction et la malédiction. Tu choisiras la vie pour que tu vives, toi et ta descendance,

20  en aimant le SEIGNEUR ton Dieu, en écoutant sa voix et en t’attachant à lui. C’est ainsi que tu vivras et que tu prolongeras tes jours, en habitant sur la terre que le SEIGNEUR a juré de donner à tes pères Abraham, Isaac et Jacob.

Evangile selon Luc 10, 25-37 :

25  Et voici qu’un légiste se leva et lui dit, pour le mettre à l’épreuve : « Maître, que dois–je faire pour recevoir en partage la vie éternelle ? »

26  Jésus lui dit : « Dans la Loi qu’est–il écrit ? Comment lis–tu ? »

27  Il lui répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ta pensée, et ton prochain comme toi–même. »

28  Jésus lui dit : « Tu as bien répondu. Fais cela et tu auras la vie. »

29  Mais lui, voulant montrer sa justice, dit à Jésus : « Et qui est mon prochain ? »

30  Jésus reprit : « Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho, il tomba sur des bandits qui, l’ayant dépouillé et roué de coups, s’en allèrent, le laissant à moitié mort.

31  Il se trouva qu’un prêtre descendait par ce chemin ; il vit l’homme et passa à bonne distance.

32  Un lévite de même arriva en ce lieu ; il vit l’homme et passa à bonne distance.

33  Mais un Samaritain qui était en voyage arriva près de l’homme : il le vit et fut pris de pitié.

34  Il s’approcha, banda ses plaies en y versant de l’huile et du vin, le chargea sur sa propre monture, le conduisit à une auberge et prit soin de lui.

35  Le lendemain, tirant deux pièces d’argent, il les donna à l’aubergiste et lui dit : Prends soin de lui, et si tu dépenses quelque chose de plus, c’est moi qui te le rembourserai quand je repasserai.

36  Lequel des trois, à ton avis, s’est montré le prochain de l’homme qui était tombé sur les bandits ? »

37  Le légiste répondit : « C’est celui qui a fait preuve de bonté envers lui. » Jésus lui dit : « Va et, toi aussi, fais de même. »

 
«  Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho… » L’évangile  pourrait être résumé ainsi c’est l’histoire de quelqu’un qui descend et qui est même descendu ! par d’autres ; ignoré par la plupart et soulagé et reconnu par celui qui le fit monter sur sa monture.

Ce texte dit du bon samaritain est particulièrement célèbre, il fut le sujet d’innombrables commentaires, il excita la curiosité et la virtuosité de nombres artistes peintres, sculpteurs et écrivains. C’est même un texte qui est passé dans le langage courant : le bon samaritain c’est le brave type qui force l’admiration, au moment ou d’autres qui auraient dû agir sont défaillants car ils ont passé leur chemin au lieu de voir et d’agir sur le chemin.

Ce texte est accessible à chacun et à tous ; même s’il ne ressemble à aucun autre texte : est-il une parabole ? Mais cela n'est indiqué nulle part ; est-il un cas d’école, sorte d’exemple à l’usage des apprentis maître en loi et en mœurs ? Est-il une création immédiate de Jésus connu de l’évangéliste Luc seulement ? Est-il tout simplement un enseignement fondé sur un fait divers banal et ordinaire ? Comme si Jésus était en train de lire le journal de la veille et comme s’il était agacé par la curiosité et la suffisance dans la foi de ce docteur de la loi ! Il n’est pas nécessaire d’épiloguer beaucoup pour en comprendre le sens principal, résumé dans cette fulgurante parole de Jésus et qui clos le texte : Va et, toi aussi fais de même !

Cette histoire est particulièrement violente, c’est aussi sans doute la raison pour laquelle elle n’a pas été reprise par d’autres évangélistes même si elle était connue. On pourrait dire que le récit du bon samaritain est un pamphlet anti-religieux radical et absolu. Les hommes du Temple quelles que soient leurs fonctions dans le sanctuaire sont disqualifiés dans la compréhension de la vraie foi. Non seulement ils ne comprennent rien ou appliquent encore de vieux préceptes qui les font passer à côté de la réalité, de la vraie vie concrète et religieuse à la fois. Les gens de la religion ne sont pas les plus charitables comme les cordonniers ne sont parfois, pas très bien chaussés, dit-on ! Non seulement ils ne sont pas charitables, mais ils ne servent plus à rien, ils ont été remplacés par d’autres qui sont des laïcs qui ont du bon sens du cœur et le sens de l’organisation.

C’est, me semble t-il, la première leçon forte de ce texte étrange : la foi, la religion, Dieu, l’Eglise ne sont pas des limites authentiques et sûres pour la réalité de l’Evangile de Jésus Christ. Cet évangile est vécu compris dans le geste et l’accompagnement de celui ou de celle qui ne le revendique pas vraiment.

Quelqu’un agit en face d’un autre et cela est suffisant pour que toute la loi de Moïse, l’amour de Dieu et du prochain soit en quelque sorte accomplie au bénéfice de celui qui avait besoin de l’autre de quelqu’un d’autre. 

C’est comme si les services sociaux étaient défaillants et que les associations religieuses ou non, prenaient le relai. C’est souvent comme ça que cela se passe. C’est comme si le pompier ou le médecin n’avait plus le temps ni le goût d’agir et que les gosses des banlieues se mettaient à prendre en charge leurs semblables !

C’est le monde à l’envers ou l’envers du monde que Dieu est venu visiter. Le Christ est aussi un homme qui est descendu sur la route et la vie des hommes et des femmes et beaucoup ont passé leur chemin. Le Christ est présent sur cette route qui est toujours aussi peu sûre entre Jérusalem et Jéricho, cette route s’est allongée et fait le tour du monde habité ; cette route c’est notre route.

C’est curieux cette notion de prochain ; dans l’ancien testament ce mot peut aussi bien être traduit par « autre » dans l’expression, l’un l’autre ; les uns les autres. Le prochain c’est l’autre en face de moi, l’autre que je reconnais comme mon vis-à-vis. Dans l’histoire du voyageur, le regard - vous l’avez sans doute noté – joue un rôle très important. Le prêtre voit l’homme blessé, le lévite voit l’homme blessé et l’homme blessé voit que le prêtre et le lévite le voient et font semblant de ne pas le voir. Peut-être l’homme blessé se reconnaît-il dans ce prêtre et ce lévite et se dit : c’est normal, moi à leur place j’aurai fait de même. Et sans doute le prêtre comme le lévite reconnaissent dans la forme allongée au fond du ravin un être humain semblable à eux. C’est sans doute pour cela qu’ils passent leur chemin, par crainte d’être atteint par une souffrance ou un interdit ou un « je ne sais pas que faire » ou « je ne fais rien pour ne pas avoir d’ennui ». Cet homme est bien leur prochain. Mais eux n’agissent pas comme des prochains, des proches ; comme si le miroir était brisé.


« Sur le visage de n’importe quel humain est inscrite la seule demande       (l’impératif moral) à laquelle la seule réponse possible est : me voici ». Emmanuel Lévinas.


« Me voici » c’est bien ce que diront les prophètes à la suite de Moïse lorsqu’il entend son nom dans le buisson qui ne se consume pas et par où Dieu révèle son nom et son programme de liberté et de fraternité.

 La foi en Dieu, la foi au Dieu de Jésus Christ c’est aussi une morale ; une éthique qui nous font agir et accomplir des gestes et des paroles que d’autres pourraient accomplir ;  mais qui, sur le moment même de l’action disent la présence de l’humain et du divin solidaires et unis dans la banalité de l’existence humaine soudain éclairée et habitée par une présence ccomme une espérance qui dépasse largement ce qui est dit ce qui est fait.

C’est lorsque les croyants reconnaissent en l’autre leur frère et leur sœur qu’ils disent la présence du Dieu de Jésus Christ ; ils affirment alors leur foi qui est comprise, claire et comme évidente.

« Fais-cela et tu auras la vie », avait dit Jésus avant de raconter l’histoire du samaritain et tu n’auras plus besoin, en quelque sorte de poser la question folle et pernicieuse : Qui est mon prochain ?  Mes prochains sont ceux et celles qui me ressemblent ; qui pensent croient et prient comme moi voilà ce dont j’ai envie et voilà ce qui n’est pas possible dans la foi au Christ Jésus. C’est la marque des religieux et des religions d’appeler prochains ceux qui leur ressemblent ; comme si les prochains devenaient nos semblables. Et qui se ressemble, s’assemble. L’assemblée que nous formons rassemblée par la Parole du Seigneur, malgré les habitudes et les relations établies est une communauté de dissemblables et non de semblables et c’est pour cela que nous pouvons vivre la réalité du prochain entre nous et au-delà de notre cercle. 

Qui est mon prochain ? Qui pourrions-nous aider, ne sont plus de bonnes questions. Ces questions sont changées et transformées en de nouvelles questions de nouvelles orientations où l’aide de Dieu devient décisive et active.

Qu’est-ce qui pourrait nous mettre en route, moi qui ne bouge plus ?  Qu’est-ce qui change mon regard sur tel ou tel ? Qu’est qui fait que malgré tous mes doutes, ma timidité, finalement je m’approche. Qu’est ce qui pourrait se faire en moi pour que je retrouve le calme et que je calme mon impétuosité et ma boulimie d’actions qui m’évite de voir tout simplement l’autre tel qu’il est et non pas tel que je voudrais qu’il soit pour moi ou avec moi. 

Ce nouveau regard,  ces nouvelles orientations, ces nouveaux projets, sont la loi de l’amour de Dieu et du prochain, passée au filtre de la personne du Christ Jésus qui vit d’abord ce qu’il propose, et ensuite le à celles et ceux qui se mettent à sa suite. Jésus est devenu le prochain, le proche ; il s’est approché afin que nous puissions nous approcher.

Le test de notre capacité d’actions auprès des autres sera aussi celui de notre capacité, notre aptitude à le recevoir et à l’accepter comme notre prochain ; accepter qu’il s’approche de nous, accepter de nous approcher de Lui : voilà le programme, pour chacune et chacun.