lundi 20 avril 2015

Ballet somptueux au Bolchoï

 
A l'affiche ce dimanche 19 avril : Yvan Grozni ou Yvan dit le Terrible ! Où comment le pouvoir peut devenir fou et méchant ! Une sorte de parabole où les spectateurs en admirant les prouesses des danseurs, la mise en scène, les décors...peuvent lire et voir dans la grisaille quotidienne, les réalités des pouvoirs actuels...le spectacle grandiose  nous parle d'hier et en même temps, rejoint spectaculairement le monde actuel et ses cruautés. Superbe !

samedi 18 avril 2015

Au Musée Pouchkine avec Jean Pierre Chevènement

 
 

L'Ambassade de France à Moscou a organisé une visite privée du Musée Pouchkine à l'occasion d'une part de la présence de Monsieur Chevènement et d'autre part celle des pasteurs Clavairoly et Antérion en visite des communautés chrétiennes à Moscou, dont la communauté luthérienne francophone.
 

lundi 13 avril 2015

Pierres vivantes à Moscou c'est vous !

Lors du culte du 15ième anniversaire de l'Eglise protestante francophone de Moscou :
Les photos de la célébration
1 Pierre 2, 4-10 : « Vous aussi vous êtes comme des pierres vivantes ! »
Nous voici rassemblés de ce grand et bel édifice ; ici à Moscou comme dans bien d’autres capitales d’ailleurs les constructions religieuses ou publiques veulent marquer les yeux et les esprits et raconter une grande histoire celle des peuples et des nations.
Nous sommes rassemblés toujours quelque part dans des lieux, construits, habités, loués, prêtés ; ils sont à nous et à d’autres. Nous sommes ici grâce à notre frère Braeur et sa communauté qui nous accueillent pour ce temps particulier de louange et de reconnaissance pour tout ce qui a été fait pour la vie de cette communauté luthérienne francophone, appelée à devenir sans cesse une pierre vivante parmi d’autres pierres vivantes.
 
Depuis que l’humanité a quitté l’âge de pierre, elle n’a pas cessé de construire, d’édifier, de construire. Le travail de la pierre, son usage, sa complexité ont été les signes visibles d’une humanité qui s’est développé en construisant et en détruisant. La pierre c’est ce qui permet l’édification et en même temps ce qui permet la destruction : pierre sur pierre jusqu’à la pierre d’angle c’est le sommet de la construction et le caillou de la fronde comme le boulet du canon ou de la bombarde sont les premiers éléments les premières armes de la guerre. Il est un temps pour tout disait le sage : un temps pour amasser des pierres et un temps pour lancer des pierres.
Les pierres sont anciennes ; les grandes civilisations d’Assour à Babylone, des statuts géantes de l’Asie en passant par les ziggourats babyloniennes ou les pyramides d’Egypte, les routes, les arcs de triomphe, les aqueducs romains sont notre héritage direct comme le sont aussi les théâtres ou les amphithéâtres grecs ; la vie des hommes est lisible dans les pierres.
On pourrait dire que nos cultures et civilisations bien au-delà de nos individualités de nos personnes, sont de vastes lithographies c’est à dire littéralement des écrits sur de la pierre ou bien encore des pierres écrites. Même si nous ne les comprenons pas toujours comme les pierres dressées et sculptées de la civilisation celtique par exemple.
Dans cette permanence et cette priorité de la pierre construite détruite et reconstruite, apparaît le désir des hommes de se montrer, forts et puissants et en même temps signifier qu’il est utile important et nécessaire de durer. La pierre dans toutes ses manifestations apparaît comme le signe d’une espérance et d’une forme d’immortalité ou comme un gage contre l’oubli, un signe de mémoire, ce que deviendra ensuite le mémorial. Malgré l’usure ces monuments sont l’expression d’une volonté d’être là longtemps comme signe et gage de vérité ; les cathédrales qui deviennent des lieux de visites sont de cet ordre, un témoignage d’une foi d’une histoire passée et qui viennent à notre rencontre.
 
Le peuple d’Israël est le seul peuple ancien qui n’est pas visible dans ces constructions et ces monuments. Comme s’il n’avait pas tout misé sur ce genre d’apparence ! Le mur du temple est particulièrement récent et n’est pas un monument : il ne se compare pas aux pyramides d’Egypte. Même si « un jour dans tes parvis en vaut mille ailleurs » et même si dit le psalmiste déjà : « j’ai choisi de rester  au seuil de la maison de mon Dieu et de loger sous la tente des infidèles » (Ps. 84,11) Le peuple d’Israël comme les autres a été fasciné par la capacité constructrice des hommes. Mais la destruction a été plus forte et a été curieusement et étonnamment fondatrice de nouvelle identité de nouvelle manière de vivre ensemble : non plus autour ou dans le temple mais autour et dans une parole à lire à comprendre à prier à vivre.
« Le Seigneur lui seul est mon rocher, ma forteresse, ma citadelle, mon asile protecteur ».
On pourrait dire encore que la captivité égyptienne était celle de l’épreuve de la pierre à construire à édifier pour la gloire du pharaon ; casser des cailloux a toujours et partout signe d’humiliation du vaincu pour construire la gloire du vainqueur. Le peuple d’Israël ne se remettra jamais de cette épreuve de la dureté et son souvenir sera toujours présent.
 
De plus et comme pour renforcer ce souvenir difficile les tables de pierres celle de la loi divine directement écrite devront être brisées et détruites comme pour dire que cette loi fondatrice est gravée ailleurs que dans des pierres mais dans des vies dans des cœurs dans des histoires personnelles et communautaires. Bref, même les parvis, les degrés, les colonnes, les murs impressionnants, de tout cela, il ne restera pas pierre sur pierre.
"Tu es Petros et sur cette Pétra, c’est le latin de roc et rocher, j‘édifierai mon église" (Matth 16,18) Non pas je pétrifierai mon église, ni sur un trône ni dans un tombeau, ni par des rites ; mais je la rendrai vivante comme le miracle d’une pierre vivante. Mon Eglise ne sera pas de pierre car elle risquerait de se lézarder sans cesse.
Etrange aventure de ce mot et cette réalité de la pierre. Jésus va s’en servir pour dire une nouvelle loi ou pour renouveler la loi de Dieu ; vous pouviez lapider et bien désormais c’est fini. Que celui d’entre vous qui est sans pécher lui jette la première pierre ! Et le cercle se brisa et ils partirent les uns après les autres en commençants par les plus vieux. Et lui écrivait sur le sol (Jean 8, 1-11.)
Jeter des pierres non plus du faible vers le fort pour se libérer comme David à l’égard de Goliath, mais jeter des pierres par les forts vers le faible : jeter des pierres comme les gardiens du temple de la foi et de l’orthodoxie en jettent toujours et partout,  vers celui et ceux qui osent dire et faire une réalité, une parole et un geste nouveau. Ce sera par exemple, le meurtre d’Etienne le premier martyr ; ce sera l’approbation de ce meurtre par Paul ce sera son écharde à tout jamais au cœur de sa vie et de son corps. On connait encore cela dans le monde aujourd’hui.
Toujours une histoire de pierre. Qui nous ôtera la pierre, non seulement celle du tombeau qui nous empêche d’approcher du corps mais aussi la pierre qui pèse sur notre vie. Notre pierre, ce poids qui est là en nous et qui nous plombe disons-nous parfois. Le Seigneur, le Père, Dieu lui-même, vient ôter la pierre, trop lourde ; comme si quelqu’un était là toujours là pour nous aider à remonter la pierre, pour la porter avec nous, pour la supporter, pour la remplacer par une autre peut être moins lourde..
L’image est étonnante : devenir pierre vivante ! Il est plus usuel que les hommes soient transformés en pierre en statue pour qu’on ne les oublie pas. Ils sont morts et pétrifier propice parfois à l’adoration des autres.
Pierre et c’est un comble que ce soit uniquement Pierre l’apôtre ou son Eglise qui nous parle lui de tout le contraire : "Approchez-vous de lui la pierre principale rejetée par les hommes mais choisie par Dieu, elle est précieuse".
Devenez comme des pierres vivantes ! Ne devenez pas un poids lourds et morts  pour les autres mais soyez bien vivants !
Pierres vivantes : Non pour la gloire de l’édifice, non pour la gloire des autres pierres, mais pour la seule gloire de la vraie pierre celle qui nous fait tenir tous ensemble pour que d’autres se sentent à leur tour pierres vivantes ; c’est dire témoins qui durent et s’usent mais attestent que la construction est en nous au service des autres pour les aider à porter et supporter ; grâce à Celui qui sans cesse est là pour transformer nos cœurs de pierres en cœurs de chair.
 
L’Eglise de Jésus Christ a besoin de tous et de chacun c’est une communauté où personne ne peut dire : on n’a pas besoin de moi ; car nous sommes tous et chacun des pierres vivantes belles et plaisantes aux yeux de Dieu, qui crient et annoncent l’espérance et l’amour possible en ce monde.
Ici comme ailleurs, notre mission est claire : ne pas devenir des pierres inertes celles vouées au souvenir mais devenir sans cesse des pierres vivantes qui existent et ont du sens parce qu’elles sont en relations avec d’autres pour construire par la foi un peuple joyeux et témoin d’une grande et bonne nouvelle : la présence du seul Seigneur Jésus le Christ qui donne sens à nos vies. Que cela soit notre espérance et notre joie.
Pasteur Bernard Antérion
Président de la Communauté des Eglises protestantes francophones dans le monde (Ceeefe) Le 19 avril.
 
 
 
 

jeudi 2 avril 2015

Message de Pâques depuis les Eglises d'Alsace Moselle

Souvent, lors des célébrations de l’aube de Pâques, le temps est gris, froid ou humide, alors que les participants espèrent secrètement un lever de soleil radieux, qui suggèrerait la résurrection et la victoire de la vie sur la mort. Cette image météorologique nous ramène bien à ce qui est en jeu dans la célébration de Pâques. Souvenons-nous : elles étaient trois femmes discrètes et inquiètes ce matin-là, venues pour embaumer le corps de Jésus mort, et soucieuses de la lourde pierre qui fermait le tombeau (Marc 16, 1 à 8). Pas de trompettes célestes ni de tremblement de terre, simplement un jeune homme en vêtement blanc qui veut les rassurer : « Ne vous effrayez pas ! » et qui leur fait part de l’incroyable nouvelle : « Jésus de Nazareth, le crucifié, est ressuscité, il n’est pas ici. (…) Il vous précède en Galilée ». Prises de panique, les trois femmes s’enfuient, « tremblantes et bouleversées ». Voilà donc l’événement central et fondateur du christianisme : trois personnes apeurées qui reçoivent un message qu’elles ne comprennent pas et qui s’enfuient en courant ! Nous sommes loin des manifestations de puissance et de gloire que nous attendrions pour un tel événement !

Car Pâques, c’est d’abord la venue dans la discrétion de celui qui a traversé la mort, celui qui va s’adresser à Marie - qui ne le reconnaît pas - en l’appelant par son nom : « Marie !» (Jean 20, 11 à 18). Avec la même délicatesse et la même discrétion, il appelle chacune et chacun d’entre nous par son nom : l’expérience de la résurrection, c’est d’abord cette rencontre intime et personnelle du Christ avec chacune et chacun de nous. Celui qui s’est relevé d’entre les morts est désormais debout devant nous et nous précède. La résurrection, c’est donc pour aujourd’hui, dès maintenant, pour toutes celles et ceux qui veulent inscrire leurs pas dans ceux du Vivant. Et cet aujourd’hui traverse notre vie comme il traversera notre mort : la mort est morte, nous n’avons plus besoin d’être tremblants et effrayés, car la brèche vers la vie est ouverte devant nous.

Cette brèche peut sembler bien petite et fragile, voire impossible à accepter, tant la réalité du malheur du monde et la lourdeur de nos errements et de nos désespoirs semblent devoir toujours l’emporter. Mais elle est réelle comme la poussée irrésistible du germe qui fait éclater le grain de blé mort en terre : petite pousse insignifiante, mais espérance invincible qui traverse toutes nos morts. Pâques est le contraire de tous les endoctrinements et de tous les fanatismes qui voudraient nous faire croire que Dieu est un juge et un tyran : une proposition de vie en apparence humble, mais dont la force irrésistible transforme nos champs de ruines en jardins de paix et de lumière.

 JOYEUSES PÂQUES À TOUTES ET À TOUS !