jeudi 26 juin 2014
samedi 14 juin 2014
Nicodème, vous connaissez ?
Jean 3, 1-17 : Nicodème : le conquérant… le victorieux du peuple (étym.)
Chez Jean : peu
de personnages nommés hors disciples : Jean Baptiste, Lazare, Marthe et
Marie et Marie de Magdala. Et 3 fois Nicodème ! Un nom, une personnalité, un chef étonnant !
La figure de Nicodème est singulière, furtive et
dense à la fois. Elle caractérise l’Evangile de Jean qui seul connaît ce
personnage que l’on retrouvera en discussion avec les siens pour rappeler la
valeur du droit : condamnerait-on quelqu’un sans l’avoir entendu et sans
savoir ce qu’il a fait, dira t-il (7,50); il sera aussi celui qui
s’occupera du corps de Jésus (19,39). Il disparaîtra ensuite comme un disciple
et un témoin efficace et pourtant toujours dans l’ombre.
Nicodème quelqu’un de bien qui est d’abord intéressé
par la personne et le message de Jésus ; il est l’homme qui veut savoir et
comprendre, il est le personnage des questions. Comment un homme pourrait-il
naître s’il est vieux ? Comment cela peut-il se faire ?
Nous pouvons percevoir ensemble cette dimension
essentielle de la foi chrétienne qui est et demeure un immense étonnement, une
vaste question, comme une rencontre toujours inattendue avec le Christ lui
même. La foi comme une première et ultime question, la foi chrétienne comme un
réel étonnement. La foi comme question comme étonnement avant d’être une série
de réponses toutes faites, toute prêtes.
Nos communautés, nos traditions ecclésiales ont
souvent au cours de l’histoire fait face à cet étonnement et à ces questions,
elles ont même souvent donné des réponses, beaucoup de réponses ! Ainsi nos Eglises donnent parfois
l’impression d’avoir réponse à tout : sur le mariage, sur la fin de vie, etc... elles donnent parfois le sentiment
qu’elles ne sont plus étonnées par l’évangile lui même, qu’elles ont la charge
de transmettre. Nos réponses particulières sont encore face à l’Evangile de
Jésus-Christ, encore des questions et des étonnements à vivre.
Stimulés par l’Esprit saint, stimulés par les
autres, questionnés par les réalités du monde, notre capacité à témoigner à
annoncer, passe, je le crois, par l’étonnement de Nicodème. Comment
renaître ? Comment cela peut-il se faire ?
Cet étonnement
rencontre l’étonnement bienveillant du Christ lui-même : tu es maître en
Israël et tu ne sais pas ces choses, tu es Eglise de Jésus Christ et tu ne sait
pas encore ce qu’il faudrait vivre, savoir et croire ! Deviens et
redeviens cette Eglise si jeune encore
qu’elle est capable de s’étonner, non seulement de la grâce qui lui est
faite mais aussi de la grâce qui lui permet de proposer au monde un évangile
comme un grand étonnement. Le dialogue, la rencontre qui est la première et la
marque ultime de la foi c’est la rencontre de deux étonnements : celui de
l’homme et celui de Dieu lui-même.
Puissions–nous
redécouvrir la force et la pertinence de l’étonnement que doit procurer le
trésor qui est le nôtre et dont nous n’avons pas encore mesuré toute la
grandeur et toute la nouveauté. Au cœur de nos habitudes et de nos traditions
bien utiles notre capacité à nous interroger et à être étonner, risque de se
perdre et de ne plus être entendue ; les témoins de Jésus Christ sont
celles et ceux qui découvrent en permanence l’étonnement de la présence de
Dieu, la surprise et le renouveau qu’elle procure au cœur de nos habitudes, la
nécessité de naître encore et à nouveau à l’Evangile en répondant d’eux-mêmes
et de celui qui vient faire don de sa présence.
Naître de nouveau ce n’est donc pas l’autre face
spirituelle d’une face plus concrète plus réaliste ; Naître de nouveau ce
ne sera pas seulement l’invasion de Dieu dans la réalité des hommes et des
femmes qui entendent l’Evangile ; naître de nouveau ce sera la
confiance maintenue dans une question toujours légitime, toujours
vivante, ce sera la confiance dans un étonnement toujours nouveau loin de
l’artificiel du factice ou du répétitif. Comment cela peut-il se faire ?
Cette question celle de l’enfant qui découvre la réalité du monde est
l’expression première et ultime de la foi ; elle n’est pas la marque
d’une indécision mais d’une confiance que quelqu’un entend nos
questions, quelqu’un reçoit notre étonnement. La foi sera ici le choc des
étonnements et non la confrontation et l’opposition de réponses
dogmatiques ou éthiques.
Nicodème c’est le témoin de l’étonnement et de la question
c’est aussi le témoin de la nuit, le témoin dans la nuit.
L’évangile de Jean l’associe à la nuit, c’est l’homme qui vint rencontrer Jésus
de nuit, c’est le témoin de la nuit du tombeau. C’est le noctambule de
l’Evangile. On dit souvent qu’il aurait craint d’être vu en présence de
Jésus ; il est le premier personnage dans l’Ev. de Jean à rencontrer Jésus
personnellement comme dans l’intimité de façon privée. Cette dimension
personnelle et privée sera accentuée par son absence et son silence au sein des
disciples et dans tout acte public du ministère de Jésus.
Nous qui savons bien que l’Evangile a une dimension
publique, officielle, visible et connue, nous qui croyons que notre espérance
est pour le monde entier comme pour la société dans laquelle nous vivons, voici
que Nicodème nous dit aujourd’hui que cet évangile étonnant revêt un caractère
privé. Qu’il est d’abord et aussi une affaire personnelle et intime ;
Voici que cette bonne nouvelle concerne notre vie publique mais aussi
personnelle ; cet évangile, cette présence cette rencontre avec le Christ
s’effectue aussi dans notre nuit, dans les nuits de nos existences spécifiques. Directement la
rencontre est possible, muni de notre quête de nos étonnements voici le face à
face de quelqu’un, avec le Christ. La communauté, l’assemblée, l’action, le
témoignage seront le jour. Mais il n’y a pas de jour sans nuit. Même la nuit le
Seigneur veille ; tous les grands mystiques de l’histoire ont dit que
seule la nuit était le lieu de la rencontre. Absorbés par toutes sortes de
tâches, écrasés parfois par nos organisations matérielles et nos gestions
complexes, voici que Nicodème nous rappelle la place de la rencontre singulière
et personnelle avec le Seigneur du jour et de la nuit. Puissions nous retrouver
cette dimension qui ressemble à la prière personnelle comme ressourcement ou
personne ne peut agir à notre place et où nous retrouvons la capacité de nous
tenir devant Dieu.
Pour nous, Nicodème c’est le témoin de l’étonnement et
c’est le témoin dans la nuit. C’est aussi et enfin le témoin de l’écoute de
l’essentiel. Comment dirions-nous ensemble le centre de la révélation
chrétienne ? Nicodème est le témoin attentif de cette parole centrale au
seuil de l’Evangile de Jean. Par ses questions nocturnes, il permet à Jésus des
réponses radicales et inouïes.
"Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils son
unique, pour que tout homme qui croit en lui ne périsse pas mais ait la vie
éternelle".
Le motif la raison d’être la mission de nos communautés comme notre
espérance personnelle, se tient ici résumé et récapitulé. A celles et ceux qui
doutent et qui cherchent, à celles et ceux qui vont chercher ailleurs ce qui
est promis ici simplement à celles et ceux qui s’égarent dans les
pseudo-mystères et les paradis éphémères, à nous qui parfois ensommeillés ou
découragés ne voyons plus clairement ce qui nous unis et nous rassemble, l’évangile
retentit de façon claire et forte.
A nous qui portons un regard sceptique
parfois désabusé et souvent négatif sur ce monde déboussolé, Dieu vient
redire : qu’il l’a tant aimé ; qu’il est bien le seul lieu de notre mission
et de notre témoignage ; qu’il est bien, ce monde, celui que Dieu est venu
résolument aimer en Jésus-Christ dans sa rencontre étonnante avec celles et
ceux qui paraissaient les moins dignes de cette rencontre. Pas du monde, dira
Jean, mais dans ce monde afin qu’il croie ; dans ce monde notre manière de
vivre les uns avec les autres les uns par les autres ; dans ce monde où
doit retentir notre étonnement et nos questions sont promis à la présence qui
le rend autre et différent ; dans ce monde aimé par Dieu et non condamné
tel est le lieu de notre mission et du chantier que Dieu est venu visité.
Dans
ce monde où la demande religieuse s’exprime de bien des manières, voici qu’il
nous est demandé de l’évangéliser, non de la récupérer mais d’y annoncer sous
forme de questions, la seule espérance possible celle de la vie qui dure et qui
s’épanouit grâce à la présence du Vivant et du ressuscité.
Ce qui caractérise l’espérance chrétienne c’est bien
cette promesse qui ne ressemble pas à un jugement mais à un avenir possible.
Dieu est venu aimer ce monde. Nous ne pouvons pas l’abandonner, nous y
soustraire, car c’est bien là que nous attendent nos frères et sœurs en
humanité promis à la rencontre inattendue, celle de la foi Christ de la vie.
Nos communautés sont des langages différents de cette annonce et de cette
certitude, puissions nous nous souvenir que nos langages nos histoires sont
enracinés et trouvent leur véritable sens dans cette affirmation
centrale : afin que nous croyions, Dieu est venu aimer ce monde dans la
vie, la mort, les gestes et la parole de Jésus le Christ. Nicodème est le
premier témoin de cette promesse.
Nicodème, le conquérant tel Guillaume ! du peuple et
pour le peuple de Dieu : il est le vainqueur des tentations de toujours
répondre comme de l’extérieur d’un savoir tout prêt à croire car le vent, comme
l’esprit souffle dans toutes les directions ; Il est le conquérant qui
questionne et vient voir lorsqu’il difficile de voir ; il vient répondre
de lui-même et de celui qu’il rencontre.
Témoin questionneur, témoin de l’étonnement nécessaire,
témoin dans la nuit, témoin est le premier témoin de la grande nouvelle.
Puissions nous nous retrouver en lui, puissions nous avec lui, avec nos
communautés, stimulés par lui retrouver l’élan et la dynamique d’un témoignage
divers et varié mais enraciné et comme abreuvé par cette seule source, l’amour
inconditionnel de Dieu pour nous.
lundi 2 juin 2014
Vers un christianisme transconfessionnel !
Pasteur
L. Schlumberger au Synode National 2014 de l’EPUdF à Avignon : Un
nouveau paradigme
J’ai la
conviction que d’ici deux générations, nous aurons très fortement progressé
vers un christianisme post-dénominationnel, voire transconfessionnel. Le pays qui,
probablement, comptera bientôt le plus grand nombre de chrétiens, et où le
protestantisme est d’ailleurs la première confession chrétienne, est la Chine.
En Chine, lorsque vous demandez à un chrétien protestant s’il est pentecôtiste,
luthérien, méthodiste, réformé ou autre, vous n’obtenez en général pas de
réponse, car la question est peu pertinente et souvent incomprise. Bien sûr,
selon les sujets, les lieux ou les personnes, on perçoit des héritages, des influences,
voire des dominantes pentecôtistes, luthériennes, méthodistes, réformées ou
autres. Mais dans un pays où le développement des Eglises est récent, la
question de la dénomination, voire de l’identité confessionnelle, n’a pas grand
sens.
Dans les
assemblées oecuméniques, les passerelles transconfessionnelles entre les
personnes sont évidemment nombreuses et, en raison de l’habitude du dialogue et
de la prière commune, les affinités ne coïncident pas forcément avec les
identités confessionnelles. Cette plasticité confessionnelle est également
perceptible dans l’Institut oecuménique de théologie au Maroc, où notre Eglise
est engagée, en raison du contexte interreligieux.
Je ne dis pas
que, dans vingt ans, les étiquettes confessionnelles auront disparu ; je suis
même à peu près sûr du contraire. Mais leur importance aura fortement régressé
; elles apparaîtront comme des héritages intéressant les spécialistes, mais pas
le peuple de l’Eglise ; elles ne recouvriront plus la composition effective des
Eglises : par exemple, une Eglise s’affichant presbytérienne aura en son sein
beaucoup de membres, voire une majorité, qui se comprendront d’abord tout
autrement que par rapport au critère confessionnel presbytérien. Les étiquettes
confessionnelles demeureront probablement à l’état de survivances, mais
l’étiquette ne correspondra souvent plus au contenu de la bouteille si je puis
dire.
Bien
sûr, ce ne sera bien sûr pas le fait de toutes les Eglises. Bien sûr, il y aura
aussi, car il y a déjà, des raidissements identitaires. Mais outre le fait que
l’on peut analyser ces réactions comme des confirmations de cette évolution, la
tendance est là. C’est un nouveau paradigme, qui est en train d’apparaître.
Une évolution qui va s’accentuer et s’accélérer
Cette
évolution est un fruit du mouvement oecuménique. Depuis plus d’un siècle, et
plus particulièrement depuis la conférence d’Edimbourg, l’oecuménisme, c’est la
relativisation des identités confessionnelles par la priorité accordée au
témoignage commun. Depuis un siècle, cette logique profonde travaille nos
Eglises et les fait avancer.
Cette
évolution va s’accentuer et s’accélérer, en raison de la globalisation, de
l’individualisation et de la sécularisation. De la globalisation, car les
traditions ecclésiales sont de plus en plus perméables les unes aux autres. De
l’individualisation, car dans ce paysage global et mouvant, l’itinéraire de
chacun est de moins en moins guidé par les identités héritées et de plus en
plus singulier. De la sécularisation, car la sécularisation renforce la
pertinence et la nécessité du témoignage.
Les personnes qui rejoignent notre
Eglise sont elles-mêmes en quelque sorte post-dénominationnelles !
Nous
vivons déjà cette évolution là où nous sommes. Les personnes qui rejoignent
notre Eglise – et c’est une proportion de l’ordre de 20%, en croissance – sont
elles-mêmes en quelque sorte post-dénominationnelles : sauf rares exceptions,
elles ne viennent pas adhérer à la confession réformée ou luthérienne ; elles
sont motivées par bien d’autres aspirations, à commencer par l’aspiration à une
communauté vivante, où elles soient accueillies, reconnues, nommées, nourries.
Dans
cette évolution, le protestantisme français est sans doute plutôt en avance.
Cela tient à la porosité entre ses courants, qui a toujours existé, qui se vit
au sein même de notre Eglise et qui se manifeste aussi par l’existence d’une
Fédération protestante au périmètre large, ce qui est assez unique. Cela tient
aux recompositions en cours, avec les Eglises dites « issues de l’immigration
», l’essor évangélique et la création du CNEF, la dynamique d’union
luthéro-réformée. Cela tient à la facilité des relations oecuméniques dans
notre pays, remarquable si on la compare à beaucoup d’autres contextes. Et,
pour ce qui nous concerne tout récemment, la constitution de l’Eglise
protestante unie de France est un pas dans ce sens de la relativisation des
identités confessionnelles en vue d’un meilleur témoignage rendu à l’Evangile.
Vérité et communion
Cette
évolution vers un christianisme post-dénominationnel ou transconfessionnel,
va-t-elle induire un affadissement théologique ? Faut-il renoncer à des options
affûtées et accepter tout et n’importe quoi, dans un grand melting pot indifférencié
? Certainement pas ! Bien sûr, le risque peut exister. Mais analyser les
évolutions du monde et des Eglises, être attentif à ces faits que sont
l’interreligieux et l’interculturel, honorer et recomposer nos héritages,
percevoir les quêtes spirituelles de nos contemporains et les travailler, bref
élargir l’horizon tout en s’efforçant d’y tracer un chemin de fidélité, ou pour
le dire autrement « Lire le monde et penser Dieu » comme le dit le dépliant de
l’IPT, cela exige plutôt de monter en qualité théologique en quelque sorte,
pour entendre, comprendre et proposer.
En
revanche, cette évolution vers un christianisme transconfessionnel va
certainement nous bousculer quant à la question de nos critères de vérité. Car
où situer le critère de vérité évangélique ?
Depuis
des siècles, ce critère de vérité est situé plutôt du côté de la doctrine et de
sa juste formulation. On distingue les confessions chrétiennes à coups de
dogmes, de concepts, d’affirmations doctrinales. Mais après tout, au nom de
quoi la doctrine devrait-elle être le nec plus ultra de l’identité
chrétienne ? Depuis quelques temps, ce critère se déplace du côté de l’éthique.
On voit des Eglises se déchirer et des communions mondiales se fissurer au nom
de la vérité sur des questions éthiques liées à la justice ou au genre. Mais
après tout, au nom de quoi les Eglises et les chrétiens devraient-il avoir tous
les mêmes options dans ce domaine ? Marcher sur le même chemin exige-t-il de
marcher au même rythme, avec les mêmes étapes ?
Et
s’il fallait situer prioritairement le critère de vérité évangélique du côté de
la capacité de communion ? Dans le Nouveau Testament, la communion – koinônia
en grec – est une solidarité pleine et polymorphe. Une solidarité pleine,
car il s’agit d’abord de la solidarité de Dieu avec les humains, et du coup de
la solidarité entre les humains à laquelle Dieu invite. Une solidarité
polymorphe car elle est spirituelle – par l’Esprit et dans la foi –, autant que
matérielle – par les repas partagés ou l’entraide financière. La communion est
un lien qui nous précède, qui nous est donné, et tout autant un lien qu’il faut
faire vivre et rendre manifeste. La communion est une sorte d’accord profond,
au sens musical de ce terme.
Dans
le Nouveau Testament, nous voyons des apôtres et des Eglises soumis parfois à
de très rudes tensions, de caractère doctrinal et éthique. Ce qui est en jeu,
ce sont des questions aussi explosives que la stratégie missionnaire, les
relations avec les Juifs, le rapport à la loi, la compréhension de la justice,
les règles internes aux communautés, l’identité sociale ou sexuelle et
l’identité en Christ, la conception des ministères, l’insertion dans la
société… – des questions à côté desquelles nos sujets de débats paraissent
parfois assez seconds ! Mais ces tensions n’empêchent pas l’accord. Elles sont
vécues, recadrées, englobées dans une perspective de communion, de koinônia,
comme si une large diversité de points de vue théologiques, ecclésiologiques,
éthiques, étaient recevables pourvu qu’ils soient englobés dans un lien de
communion plus intense, plus large et fondateur.
Dans
le christianisme post-dénominationnel ou transconfessionnel, vers lequel nous
avançons, la capacité de communion devient décisive. Elle est une vertu majeure
à cultiver au sein de notre propre « communion luthérienne et réformée ». Elle
est en outre en elle-même un témoignage rendu à l’Evangile, dans un monde en
proie à la fois à l’uniformisation et aux conflits nationaux, ethniques et
religieux.
Dans
notre contexte, je suis persuadé que la pertinence du message évangélique, dont
nous sommes les bénéficiaires et les témoins, résonne d’abord en termes de
confiance. Une confiance reçue de Dieu, première, libératrice ; une confiance
offerte à notre engagement pour que nous la rendions contagieuse.
Le
dialogue, donc le débat ou la confrontation des interprétations pour discerner
Jésus-Christ aujourd’hui, l’unique parole de Dieu, est l’un des lieux majeurs
où, en Eglise, cette confiance est confortée ou menacée.
C’est
pourquoi nous devons prêter la plus grande attention au lien de communion, au
sein de notre Eglise, comme au sein de toute l’Eglise de Jésus-Christ. Dans un
christianisme qui évolue profondément, où l’on est de moins en moins Eglise
tout seul – et nous en parlerons demain soir –, le lien de communion revient au
premier plan. Cette communion a sa source en Dieu et elle nous est confiée.
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