jeudi 9 février 2012

Credo comparatif !


Avec tous nos frères et sœurs chrétiens, nous confessons que le Dieu unique est Père - au-delà de tout et de tous - Fils - s'approchant de tout et de tous et Saint-Esprit - au-dedans de tout et de tous. Nous confessons que le Dieu trois fois saint est mystère de transcendance et d'immanence, de communion et de communication, de tendresse et de justice.

Avec nos frères et sœurs en humanité juifs, nous confessons que Dieu est le Créateur de l'univers et qu'il est le saint.
Mais différemment d'eux, nous confessons que le Créateur s'est fait créature et que le saint s'est incarné.

Avec nos frères et sœurs en humanité musulmans, nous confessons que Dieu est le Tout-Puissant, le parfait et l'immortel.
Mais différemment d'eux, nous confessons que le Tout-Puissant a accepté d'être fragile, que le parfait a porté nos imperfections et que l'immortel, par la mort et la résurrection de Jésus, a transfiguré notre mortalité.

Avec nos frères et sœurs en humanité hindous, nous confessons que Dieu est l'Un indescriptible.
Mais différemment d'eux, nous confessons que son unité est multiple et que le monde ne se résorbe pas dans l'un.

Avec nos frères et sœurs en humanité bouddhistes, nous confessons que la réalité ultime est inexprimable.
Mais différemment d'eux, nous confessons que l'inexprimable s'est exprimé, non comme " vide " impersonnel (shûnyatâ) mais comme personnalité qui s'est " vidée " (kénose).

Ainsi avec les religions de l'Orient, nous confessons que Dieu est silence et souffle. Avec les religions juives et musulmanes, que Dieu est Parole.

Mais différemment de toutes, nous confessons que Dieu est tout à la fois silence Parole et souffle (Père, Fils et Esprit), que la source silencieuse s'est faite Parole, que la Parole s'est faite chair et que par le souffle de la Parole toute chair peut devenir une parole animée à la louange du Dieu au-delà de tout.

Avec tous nos frères et sœurs en humanité sans religions et de bonne volonté, nous confessons que les droits de l'homme et de la femme sont inaliénables.
Mais différemment d'eux, nous confessons que l'humain est image du divin.

Avec l'apôtre Paul et tous les chrétiens de tous les temps, nous confessons la divinité, l'incarnation, la mort, la résurrection et l'élévation de Jésus, Fils de Dieu reconnu comme Messie, venu et qui vient.

Et cette confession commune nous réjouit intensément.

Texte de Shafique KESHAVJEE : Paru dans « Vers une symphonie des Eglises » Ed. Ouverture et St Augustin, 1998 et dans Sinfonia, Œcumenica, Célébration avec les Eglises du monde, Basileia Verlag, 1998.

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