Chacun se souvient de Marie transportée d’allégresse, de celle qui magnifie le Seigneur parce qu’elle, l'humble servante, a été vue par son Dieu (Luc 1.46-55). La voilà relevée !
Photo : Pascal Deloche/GODONG |
Mais ce qu’on oublie souvent c’est qu'elle chante un Seigneur qui disperse les orgueilleux et renverse les trônes. Marie porte la parole de la foule des miséreux, piétinés par les puissants.
L'espérance qu’elle place dans le messie, qu'elle porte alors, n’a donc rien à voir avec le fameux esprit de Noël d’aujourd’hui. Esprit sirupeux de petit Jésus en sucre et à croquer. Le messie qu'attend Marie lui fait espérer de grands bouleversements, pas de petites consolations.
L'autre renversement, qui nous concerne tout autant, consiste à ne pas entendre ce chant de manière individualiste. Certes, Marie dit : « je magnifie le Seigneur, je suis transportée d'allégresse », tout commence par une rencontre personnelle avec son Sauveur. Mais aussitôt, son regard s’élargit dans l'espace et le temps, c’est tout un peuple, de génération en génération, qui est pris en considération.
Noël en famille, oui, mais famille élargie. L’esprit de Noël est finalement bien plus subversif que prévu.
Marie l'indignée, solidaire des oubliés, nous appelle à chanter avec elle l'hymne célébrant le Dieu qui porte son regard sur les plus petits.
Laissons-nous entraîner par l'appel de Marie pour nous réjouir d’être connus par Dieu et mieux porter l'aspiration de ceux qui n’ont pas de voix.
Je nous souhaite un Noël allègre et prophétique !
20 décembre 2011
Pasteur Claude Baty, président de la Fédération protestante de France
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