lundi 18 décembre 2023

Noël et Voeux !

                          Nous pensons à vous en ce temps de Noël !

                                 

« Espérant contre toute espérance, il crut… » Avec Abraham puissions-nous poursuivre notre mission…espérer encore !

Joyeux Noël pour vous et vos familles

Bâtissons ensemble en 2024, un monde apaisé et fraternel !

Nos vœux chaleureux !

 

 

 

mercredi 13 décembre 2023

Adventus 2 : Que devons-nous attendre ?

 


                                                     À Gaza, Dieu est-il sous les décombres ?

Sermon donné le 22 octobre 2023 à l’église de Noël à Bethléem par le pasteur Munther Isaac

Ce sermon de lamentation et de colère, cri contre la guerre qui se poursuit à Gaza, a été prêché en Palestine le 22 octobre 2023, à l'église évangélique luthérienne de Beit-Sahour et à l'église évangélique luthérienne de Noël de Bethléem. Trois jours plus tôt, le 19 octobre 2023, les forces de défense israéliennes avaient attaqué l'église orthodoxe grecque Saint-Porphyre, la plus ancienne église en activité de Gaza, construite en 1150. L’église a été endommagée par ce bombardement et 18 personnes ont été tuées, d'autres ont été blessées, et environ 400 civils qui s'étaient réfugiés dans le complexe de l'église ont dû être déplacés. Les Amis de Sabeel France ont traduit cette prédication à partir de sa version anglaise disponible sur : https://sojo.net/articles/god-under-rubble-gaza

Ils ont assiégé notre famille palestinienne à Gaza, ils ont traité ses membres de monstres, et les ont blâmés, accusés. Leurs maisons ont été bombardées, leurs quartiers d’habitation rasés, les habitants ont tous dû partir, et ce sont eux qui ont été accusés. Nos familles, nos frères et nos soeurs, nos tantes et nos oncles, nos neveux et nos nièces avaient cherché refuge dans des écoles et ils y ont été bombardés, dans des hôpitaux et ils y ont été bombardés, dans des lieux de culte et ils y ont été bombardés, et ce sont eux qui ont été accusés.

Nous sommes tous brisés. Les habitants de Gaza souffrent. Ils ont tout perdu, tout, sauf leur dignité. Beaucoup d’entre eux sont entrés dans la gloire : la gloire du martyre, mais sans l’avoir cherché. Et aujourd'hui, une fois de plus dans notre histoire, ils se retrouvent devant le même choix : la mort ou partir. Notre Nakba continue !

Où voulez-vous qu’ils aillent ? Il n'y a pas de place pour eux dans ce monde !

Les grandes nations de ce monde sont contre eux. Elles ont recours aux finances, aux armes, à la diplomatie et à la théologie contre le peuple de Palestine, contre le peuple de Gaza. Ils discutent entre eux de l'endroit où nous finirons après le nettoyage ethnique qu’ils nous imposent, comme si nous étions des boîtes en trop pour lesquelles il n’y a pas de place dans la maison !

Il n'y a plus aucune pitié. Plus aucune humanité. Plus personne pour pleurer notre mort. Personne n’est là pour arrêter cette machine de guerre, parce que nous ne sommes pas des membres du bon peuple, de la bonne religion, de la bonne race. Nous ne faisons pas partie des « élus ». Les puissances politiques du monde nous considèrent comme un obstacle, et non comme un allié. Nous avons été brisés, et nous le sommes à nouveau chaque jour : par toutes les images de mort, surtout lorsque ce sont nos proches qui sont touchés par elle : nos familles, nos soeurs, nos parents, tous ces êtres chers avec lesquels nous nous entretenions chaque jour. Nous sommes brisés, tous. Nous entendons des histoires terrifiantes qui nous parlent de l'enfer sur la terre. L'enfer est une réalité à Gaza aujourd'hui. Et nos frères et soeurs palestiniens le vivent en ce moment même.

Ce qui se passe à Gaza n'est pas une guerre ou un conflit, c’est un anéantissement, un génocide permanent, un nettoyage ethnique par la mort et les déplacements forcés. Les puissances politiques de ce monde sacrifient le peuple de Palestine pour garantir leurs intérêts au Moyen-Orient. Elles affirment que notre anéantissement est nécessaire pour assurer la sécurité du peuple d'Israël. Elles nous offrent en sacrifice sur l'autel de l'expiation, et c’est nous qui payons, de notre vie, le prix de leurs péchés.

Où est la justice ? Ils parlent du droit international. Ils nous font la leçon sur les droits de l'homme et nous regardent de haut, comme s'ils étaient supérieurs à tous les autres en matière de valeurs et de morale. Je leur dis : « Allez-vous-en avec vos lois et vos discours sur les droits de l'homme ». Vous, les Européens et les Américains, vous avez été mis à nu aujourd'hui devant le monde entier. Tous ont vu votre racisme, et votre hypocrisie. Vraiment, vous n’avez pas honte ? Moi, personnellement, je ne veux pas vous entendre parler de paix et de réconciliation.

Ce que veulent les habitants de Gaza aujourd'hui, c’est Vivre. Ce qu’ils veulent, c’est une nuit sans bombardements. Ce qu’ils veulent, ce sont des médicaments, et des opérations chirurgicales avec une anesthésie. Ils veulent que soient satisfaits leurs besoins les plus élémentaires pour pouvoir vivre : de la nourriture, de l'eau propre, et de l'électricité. Ils veulent la liberté, et une vie dans la dignité. Ceux qui sont constamment bombardés, battus et persécutés ne veulent pas qu’on leur parle de réconciliation et de paix. Ils veulent simplement que l'agression prenne fin !

Ils nous ont demandé de prier. Les gens de Gaza continuent à nous demander de prier, et eux-mêmes ne cessent de prier. Où trouver une telle foi ?

Nous aussi, nous avons prié. Nous avons prié pour leur protection... et Dieu ne nous a pas répondu. Même dans la « maison de Dieu », dans les bâtiments de l'église, ils n'ont pas été protégés. Nos enfants meurent face au silence du monde, et face au silence de Dieu. Qu’il est dur à vivre, le silence de Dieu ! Aujourd'hui, nous crions avec les psalmistes : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi as-tu abandonné Gaza ? Jusqu'à quand l'oublieras-tu tout à fait ? Pourquoi lui caches-tu ta face ? Le jour, je t'appelle, et tu ne réponds pas ; la nuit, et nous ne trouvons pas le repos. Ne t'éloigne pas des gens de Gaza, car le danger est proche, et il n'y a pas d’aide. Seigneur, notre Dieu sauveur ! Le jour, la nuit, nous avons crié vers toi ... Que notre prière parvienne jusqu’à toi ... Tends l'oreille à notre plainte ... Car notre vie est saturée de malheurs, et nous frôlons les enfers... Nos yeux sont épuisés par la misère. Nous t'avons appelé tout le jour, Seigneur, les mains ouvertes vers toi. Pourquoi nous rejeter ? Pourquoi nous cacher ton visage ? » (adapté à partir des psaumes 13, 22 et 88).

Nous cherchons Dieu ici, dans ce pays, ici sur cette terre. Et théologiquement, philosophiquement, nous demandons : Où donc est Dieu quand nous souffrons ? Comment expliquer son silence ?

Mais ne nous attardons pas à la philosophie et à des questions existentielles. Dans ce pays, même Dieu est victime de l'oppression, il est victime de la mort, de la machinerie de guerre, et du colonialisme. Nous voyons le Fils de Dieu ici sur cette terre crier la même question quand il est sur la croix : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? Pourquoi permets-tu que je sois torturé ? Que je sois crucifié ?

Dieu souffre avec le peuple de ce pays. Son destin est le même que le nôtre. Comme l'a écrit Mitri Raheb dans son article « Théologie dans le contexte palestinien » qu’on peut lire en arabe dans un livre que j'ai publié : « Quant au Dieu de ce pays, il n'est pas comme les autres dieux... Sa terre est labourée avec du fer... Ses temples sont détruits par le feu... Son peuple est foulé aux pieds, et il ne bouge pas le petit doigt. Le Dieu de cette terre est caché à la vue. Vous cherchez ses traces, mais vous ne les trouvez pas. Vous désirez ardemment qu'il déchire les cieux et qu'il descende pour voir. Pour entendre. Pour être compatissant. Pour nous sauver. Le Dieu de cette terre ne repousse pas les armées et leur brutalité, mais il vient partager le sort de son peuple. Sa maison est détruite. Son fils est crucifié. Mais son mystère ne périt pas. Au contraire, il renaît des cendres, il se relève et c’est avec les réfugiés que vous le voyez. Il marche et, dans l'obscurité de la nuit, il fait jaillir des sources d'espoir. Sans ce Dieu, la Palestine reste une terre brûlée. Sans lui, elle reste un champ de destruction. Mais si Dieu piétine ses fondations, c’est uniquement pour en faire une terre sainte, une terre où la bonne nouvelle de la paix résonne sur les collines. »

Bien-aimés, en ces temps si durs, consolons-nous avec la présence de Dieu au milieu de la douleur, et même au milieu de la mort, car Jésus n'est pas étranger à la douleur, aux arrestations, à la torture, et à la mort. Il est à nos côtés dans notre douleur.

À Gaza, Dieu est là sous les décombres. Il est avec ceux qui ont peur, il est avec les réfugiés. Il est là dans la salle d'opération. C'est cela notre consolation. Il traverse avec nous la vallée de l'ombre et de la mort. Si nous voulons prier, ma prière c’est que ceux qui souffrent ressentent cette présence qui guérit, et qui réconforte.

Nous avons un autre réconfort encore : celui de la résurrection. Quand nous avons le coeur brisé, quand nous souffrons, quand nous affrontons la mort, répétons-nous la bonne nouvelle de la résurrection : « Christ est ressuscité ! ». Il est devenu le premier-né de ceux qui se sont endormis. Quand j'ai vu les images des corps de ces saints dans leurs sacs blancs devant l'église, lors de leurs funérailles, c’est cet appel du Christ qui m’est venu à l’esprit : « Venez, les bénis de mon Père, recevez en partage le Royaume qui a été préparé pour vous depuis la fondation du monde » (Matthieu 25,34).

Devant les images de la mort et toutes les photos d'enfants morts, nous pouvons entendre aujourd'hui l'appel immortel du Christ : « Laissez venir à moi les petits enfants et ne les en empêchez pas, car le royaume de Dieu est à ceux qui sont comme eux » (Marc 10,14). S'il n'y a pas de place pour les enfants de Palestine et les enfants de Gaza dans ce monde cruel et oppressant, ils ont une place dans les bras de Dieu. Le Royaume est pour eux. Face aux bombardements, face aux déplacements, et face à la mort, Jésus les appelle et leur dit : « Venez à moi, vous qui êtes bénis par mon Père. Laissez venir à moi les enfants, car le Royaume est à eux ». C’est cela que nous croyons. Et c'est cela notre consolation dans notre douleur. Amen.

Munther Isaac

Munther Isaac est pasteur de l'église évangélique luthérienne de Noël à Bethléem, doyen du Collège biblique de Bethléem, et directeur des conférences « Christ au checkpoint ». Son dernier livre s'intitule L'autre côté du mur - Un récit chrétien palestinien de lamentation et d'espoir. Il vient d’être traduit en français et doit être publié avant Noël


« Fais de nous des veilleurs »

Seigneur qui viens, tu es à la fois fragile et fort,

secret et lumineux !

Tu m’échappes et je te trouve !

Dieu insaisissable, inimaginable, toi le Très Haut,

Tu te fais proche dans le silence de notre prière,

Mais aussi dans le quotidien de nos vies.

Seigneur qui viens,

nous avons besoin de ta grâce,

même pour t’attendre,

car la fatigue et la lassitude nous guettent.

Écarte de nos pensées toute peur,

toi qui es notre refuge.

Aide-nous aujourd’hui

à faire face aux épreuves de notre temps.

Seigneur qui viens,

rends-nous plus fermes dans notre foi,

plus joyeux dans notre espérance,

plus actifs dans notre engagement.

Fais de nous des veilleurs respectueux les uns des autres

dans l’amour de toi,

et que nous soyons un jour,

tous rassemblés en toi.

(Marianne Prigent)

lundi 7 août 2023

Culte dominical au temple de Monflanquin

Dimanche 6 août 2023 à Monflanquin

Lectures : Daniel 7,9-14 ; 2 Pierre 1,16-19 ; Matthieu 17,1-9

                                 Les chemins de la métamorphose : Ecoutez-le !

 Les évangiles synoptiques nous racontent tous, un texte de transfiguration. Après le baptême de Jésus où est signifié sa qualification et sa reconnaissance de Fils ; avant la résurrection où sera signifiée sa présence en tous lieux et en tout temps : voici, au centre des évangiles, le texte de la métamorphose, celui du changement de la transformation tournée vers une exhortation : Ecoutez-le !

Chaque évangéliste raconte bien sûr avec sa spécificité et son intérêt particulier ; Matthieu souligne l’effroi des disciples médusés par une telle apparition et l’apaisement de Jésus : soyez sans crainte ; Luc place cet épisode dans le cadre qui lui est familier celui de la prière de Jésus. Matthieu et Luc parlent non seulement du vêtement mais aussi du visage de Jésus qui est transfiguré-métamorphosé et qui brille comme le soleil dira même Matthieu ; ce détail visuel deviendra le support de la foi vivante dans la contemplation du visage du Christ dans la tradition orthodoxe de l’icône. La cathédrale de la Transfiguration d’Odessa bombardée récemment par la Russie !



 En cliquant le terme « métamorphoses » sur un moteur de recherche ou bien sur Chat GPT ! deux lignes de compréhension apparaissent :

·        La première est classique et savante : le champion des transformations ou des métamorphoses c’est le poète latin Ovide qui raconte longuement au début de l’ère chrétienne les métamorphoses ou transformations des dieux et des héros afin de rendre compte de l’état de la création du monde et des forces qui le régissent ; pour s’amuser et dominer les puissants se métamorphosent ou sont transformés pour arriver à leur fin. Le tout culmine dans la métamorphose suprême racontée par Ovide, du divin Jules-César en une étoile céleste.

·        La deuxième ligne concerne un nouveau métier : si vous chercher du travail passez par les services d’un relooking ; laissez-vous transformer car votre allure, votre coiffure, vos vêtements ne sont pas conformes aux désirs aux besoins aux standards d’un employeur qui veut plaire à sa clientèle. Soyez métamorphosés selon les images et les goûts du jour pour être au top au mieux de votre forme et de votre allure.

 La transfiguration de Jésus racontée par les évangélistes n’est pas une comédie plaisante ; elle n’est pas une trouvaille d’un dieu en mal d’existence ; elle n’est pas un truc, une illusion, un faire-semblant, un faire-valoir pour mieux plaire. A quoi sert donc cet étrange récit et comment peut-il nous aider à vivre notre vie et notre foi ?

Ce récit, me semble-t-il, éclaire plusieurs niveaux, plusieurs chemins, plusieurs manières de croire et de comprendre ce qui se passe lorsque Dieu intervient. La transfiguration ressemble bien à un cheminement, une catéchèse et un parcours qui nous invitent, et nous attendent.

1-    Alors que le baptême et la tentation étaient des moments personnels vécus par Jésus et ensuite racontés ; la transfiguration est une expérience religieuse ou spirituelle vécue à plusieurs.  Mais ou les uns et les autres vivent des choses et entendent des réalités différentes et diverses. Dans un cas Marc les disciples présents ne savent pas que dire car ils avaient peur ; mais en même temps, Pierre dérape complètement et veut s’installer là avec tout le monde ; ils s’entendent dire qu’il ne faut rien dire à personne et sont perplexes lorsqu’on leur parle de résurrection des morts.

La foi chrétienne nous propose une vie communautaire non seulement pour nous aider les uns les autres mais aussi pour nous interroger ensemble et partager des questions ou des évidences vite dites.

2-    On pourrait dire que les disciples présents Pierre Jacques et Jean sont à leur tour transformés métamorphosés devant le changement qui s’opère sous leurs yeux. La foi, Dieu en action suscite non pas la révélation publique mais la préparation la catéchèse l ‘apprentissage de quelques-uns sur qui, reposera le témoignage futur.

3-    Dans l’ensemble de ce qu’ils voient et entendent : la voix la nuée, la blancheur éblouissante ce qui demeure et ce qui est le plus sûr et le plus clair si j’ose dire c’est le réel sur le quel il faudra s’appuyer : v.8 : aussitôt regardant autour d’eux, ils ne virent plus personne d’autre que Jésus seul avec eux. » Jésus seul avec eux ! Le Solus Christus des réformateurs. Oui ne voulons connaître que Jésus Seul, seul avec nous : c’est bien désormais ce qui reste ce qui demeure ce qui est solide lorsqu’on a tout cru, tout imaginé, tout rêvé, tout vécu : Jésus seul ; toutes les autres scories des religions, toutes les expériences collectives et personnelles s’effondrent devant ce seul résultat : Jésus seul.

La foi chrétienne est intéressante et nouvelle en ceci qu’elle va dépouiller, simplifié, se servir des images et des signes religieux, pour nous indiquer ce qui est nécessaire et ce qui superflu.

              4. Le cadre est décisif. La montagne. On connaissait celle du sermon chez Matthieu, ou celle d’Abraham qui montera et descendra avec son fils, après que son Dieu soit métamorphosé en un Dieu qui ne demande plus de sacrifice humain ; Mais aussi bien sûr, le Sinaï de Moïse ou l’Horeb d’Elie - les montagnards de l’ancien testament -  qui se retrouvent ici avec les montagnards de l’évangile. Les évangiles diront aussi celle des Oliviers.

C’est sur la montagne qui se passe l’essentiel où en tous cas les dieux se manifestent volontiers comme sur l’Olympe en Grèce. C’est bien le lieu de la présence et en même temps de la difficulté. Abraham sur le lieu du sacrifice inutile. Moïse c’est la Loi et le Veau d’or dans la montagne, c’est l’Horeb ou Dieu passe et où Elie massacre les faux prophètes, c’est Golgotha le lieu de la passion et de la révélation totale et radicale. C’est cette ambivalence de la montagne qui fait lien entre terre et ciel qui fascine et qu’il va falloir maintenant quitter.

C’est dans la plaine que Luc fixera le grand discours de Jésus situé sur la montagne ailleurs. C’est bien sur la montagne que l’on voulait faire son nid avec Dieu. « Dressons trois tentes » balbutiera Pierre ; mais c’est en descendant de la montagne que Jésus leur dit ce qu’il fallait faire et ne pas faire. L’évangile de Jean plus tard dira Jésus est venu habiter chez les siens : il est venu littéralement planter sa tente non sur la montagne mais là où vivent la plupart des humains. Le lieu de la présence de Dieu est à son tour métamorphosé.

La foi chrétienne n’a pas de lieu élevé : ni sur cette montagne ni à Sion ni sur la Garizim ni sur une autre ; ni d’espace sacré. La foi chrétienne dit qu’il faut toujours sortir toujours descendre à la rencontre de Dieu et des hommes. La descente plus que la montée est le lieu d’une présence ; l’Evangile ne monte pas il descend jusqu’à nous. Certes nous avons toujours envie de monter d’être au top mais Dieu vient nous rencontrer en tête-à-tête sur le chemin qui descend.

Certes il nous faut prendre des forces de l’énergie, certes nous souhaitons des interventions lumineuses, et elles arrivent ici ou là sur ce que nous croyons être bien souvent une montagne infranchissable, impossible et pourtant cette montagne ce qui nous bloque, ces problèmes qui nous empêchent contiennent un chemin qui descend et nous rejoint ou une parole qui nous interpelle et qui dit : viens et suis-moi, arrête de grimper : descendons ensemble.

La foi chrétienne est une transformation, une métamorphose de nos habitudes de penser, de croire et de vivre. Cette transformation est l’œuvre de Dieu en nous comme elle fut l’œuvre de Dieu dans la personne du Christ et de ses témoins passés présents et futurs sur toutes les montagnes de la vie.

Cette transformation est récapitulée elle est en quelque sorte recentrée sur une parole, une interpellation ancienne déjà bien connue et qui soudain devient une parole neuve.

Dans le concert des propositions religieuses, dans le foisonnement des expériences de toutes sortes, dans les illuminations, les rêves et les délires ; ce qui tiendra toujours la route et qui sera toujours un repère sur le chemin de la montée et de la descente c’est bien : Ecoutez-le !  Ecoutez-le-lui ! Regardez à lui et à lui seul et cela suffira pour votre vie et votre route cela vous permettra affronter tout le reste sans être comme les disciples, trop assoupis, sans avoir peur et guéris de tous fanatismes : car lui et lui seul vous offre non pas un destin mais une palette de possibilités renouvelantes et créatives pour votre vie et votre foi.

BA