« Il n'y a vertu si noble ni admirable entre les créatures qu'est celle du soleil. Car outre qu'il éclaire le monde entier de sa lueur, quelle vertu est-ce de nourrir et faire pousser par sa chaleur tous animaux, d'inspirer par ses rayons fertilité à la terre, en échauffant la semence qu'on y jette ?
Après, la faire verdoyer de beaux herbages qu'il fait croître, en leur donnant toujours nouvelle substance, jusqu'à ce que le blé et autres grains se lèvent en épis ; et qu'il nourrit ainsi toutes semences par ses vapeurs, pour les faire venir en fleur, et de fleur en fruit, cuisant le tout jusqu'à ce qu'il l'ait amené à maturité ?
Quelle noblesse et vertu aussi est-ce de faire bourgeonner les vignes, jeter leurs feuilles et puis leurs fleurs, et en la fin leur faire apporter un fruit si excellent ? Or Dieu, pour se réserver la louange entière de toutes ces choses, a voulu avant de créer le soleil, qu'il y eût clarté au monde, et que la terre fut garnie et parée de tous genres d'herbes et de fruits (Gn 1, 3-11).
Aussi l'homme fidèle ne fera point le soleil cause principale ou nécessaire des choses qui ont été avant que le soleil même fut crée et ni produit : mais il le tiendra pour instrument, duquel Dieu se sert parce qu'il lui plaît, non pas qu'il ne peut sans tel moyen accomplir son œuvre par soi-même.»
Institution Chrétienne : vol.I, ch. XVI §2
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