Lecture de la Passion selon Matthieu
Matthieu 26, 36-75
A Gethsémané :
solitude ; arrestation, solitude. Situation de déréliction. « Alors les disciples l’abandonnèrent
tous et prirent la fuite ». Les fondateurs de l’Eglise chrétienne ne sont
pas des héros ! La fin de Jésus n’est en rien miraculeuse. On ne se soucie
pas de ceux qui sont perdu ou qui semble perdu. Le fils de Dieu est en état d’arrestation,
le gardé à vue est sans avocat ni à la première heure ni à la dernière. Comment se fait-il que cette histoire dure
depuis si longtemps. Aucune religion ne connaît pareil dénouement et nous
raconte la fuite du premier cercle. La religion celle de Caïphe décrète le
blasphème. Lorsque des puissants disent qu’il y a blasphème, il faut craindre
le pire. C’est une accusation d’intolérance et de confiscation de toute
liberté.
Matthieu 27, 1-44
La mort du premier et important
disciple est le suicide. Comme un général romain vaincu, trahison, affaire
d’argent, comment recycler cet argent sanglant ? Rien ne nous est épargner
comme pour nous dire que nous ne rêvons pas que la réalité est pleine de cela
et en même temps de présence de Celui qui ne dit pas grand-chose. Après la
religion voici la politique ambiguë celle qui veut plaire à la foule au peuple
qui ne veut pas d’histoire ; si on agit dans le sens de ce que demande le
peuple qui veut toujours des coupables vrais ou faux peu importe. Ce qui hante l’écrivain biblique ce sont des
résonances scripturaires : Zacharie, Jérémie, les Psaumes sont requis
pour nous dire que ce qui se passe on peut en lire en relire des traces dans
les textes anciens. Tout n’est pas prévisible, mais ce qui a été écrit contient
du sens de la signification, contient une direction pour ne pas devenir fou
devant cette histoire tragique.
Matthieu 27, 45-66
L’évangéliste décrit la mort du
Christ d’abord avec le fameux : Pourquoi ? Pourquoi toi aussi
Dieu ! Tu me laisse seul. Avoir le
droit de crier à Dieu sa solitude son angoisse sa peur ; c’est sans doute
le point de départ de la foi. Elle est l’assurance de rien, avant de retrouver
le chemin de la confiance. Sentiment de l’absence et sentiment de confiance
sont mêlés, intriqués, noués ensemble. Matthieu décrit aussi ce moment comme
une fin du monde un cataclysme, un tremblement de terre, comme une apocalypse,
qui révèle un changement radical. Les images religieuses de Dieu volent en
éclats, rien ne se passent et ne se passera plus comme avant ; il y aura
désormais un avant Jésus Christ et un après.
Ce sont les sans grades, inconnus ou discrets des femmes souvent
courageuses, un homme riche plein de bon sens, qui s’occupent encore de Lui, de
son corps. Ils font œuvre d’humanité comme des Antigones, au cœur même de
l’inhumanité. Les pouvoirs eux continus
à sécuriser avec la garde et surtout par la pierre déposée, ils assurent que
rien ne doit bouger, tout est bien fini.
L’espérance de Pâques
précisément sera d'interroger ce "bien fini"
les tableaux dans les articles récents sont des huiles de Christian Antérion : voir
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