Car Pâques, c’est d’abord la
venue dans la discrétion de celui qui a traversé la mort, celui qui va
s’adresser à Marie - qui ne le reconnaît pas - en l’appelant par son nom : «
Marie !» (Jean 20, 11 à 18). Avec la même délicatesse et la même discrétion, il
appelle chacune et chacun d’entre nous par son nom : l’expérience de la
résurrection, c’est d’abord cette rencontre intime et personnelle du Christ
avec chacune et chacun de nous. Celui qui s’est relevé d’entre les morts est
désormais debout devant nous et nous précède. La résurrection, c’est donc pour
aujourd’hui, dès maintenant, pour toutes celles et ceux qui veulent inscrire
leurs pas dans ceux du Vivant. Et cet aujourd’hui traverse notre vie comme il
traversera notre mort : la mort est morte, nous n’avons plus besoin d’être
tremblants et effrayés, car la brèche vers la vie est ouverte devant nous.
Cette brèche peut sembler bien
petite et fragile, voire impossible à accepter, tant la réalité du malheur du
monde et la lourdeur de nos errements et de nos désespoirs semblent devoir
toujours l’emporter. Mais elle est réelle comme la poussée irrésistible du
germe qui fait éclater le grain de blé mort en terre : petite pousse
insignifiante, mais espérance invincible qui traverse toutes nos morts. Pâques
est le contraire de tous les endoctrinements et de tous les fanatismes qui
voudraient nous faire croire que Dieu est un juge et un tyran : une proposition
de vie en apparence humble, mais dont la force irrésistible transforme nos
champs de ruines en jardins de paix et de lumière.
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