Lire : Actes 5, 27- 41
et Jean
21, 1- 19
Jésus leur dit : «Venez déjeuner. » Aucun des
disciples n’osait lui posait la question : "Qui es-tu ? »
Ils savaient bien que c’était le
Seigneur. Alors Jésus vient ; il
prend le pain et le leur donne ; il fit de même avec le poisson »
1- Jean 21 comme un
appendice. Un ajout. Un post-scriptum.
Un « bis » comme on dit au concert . Un surplus, comme une prime à celles et ceux qui ont lu
ou reçu les 20 premiers ch. L’évangile est de cet ordre : la bonne nouvelle
est un bis, une prime, une valeur ajoutée, car elle est au-delà de la
limite ; on pourrait dire qu’elle nous entraine hors du cadre habituel
dans un premier temps. La foi, notre foi
comme un appendice ? Un post-scriptum ? Une prime ? Même si elle
n’est pas au centre, elle compte comme une périphérie vivante .
2-Jésus se manifeste
aux siens. Pâques c’était la découverte du vide et de l’absence. Le temps
suivant c’est le temps de la présence. Une présence originale et troublante car
l’après ressemble à l’avant. Après la victoire de la vie plus grande que la
mort ; voici le retour dans la banalité de l’existence. Voir le retour
d’Ulysse à Ithaque. Voir la mort de Socrate et sa présence dans l’écriture de
ses disciples et en particulier de Platon.
Avant le temps de la disparition de la nouvelle et radicale absence
voici le temps de la présence ordinaire.
3- Le lieu de cette
présence n’est pas quelconque ; il est troublant. Ce n’est ni le
temple, ni la chambre haute comme une présence réservée aux siens ; ce
n’est pas une présence intériorisée dans leur conscience ou leur esprit ;
ce n’est pas une illumination, ou une révélation avec des signes divins ou
cosmiques. Le lieu de la présence c’est
l’activité, le travail des hommes, des humains. Après le temps de la vie
normale ce fut le temps de la « suivance » de Jésus ; après le
temps de la déception ce fut le temps de
la perte et de l’absence. C’est maintenant et sans doute pour toujours, le
temps de la présence sur le lieu même de la vie aux prises avec les réalités
les plus ordinaires.
4- L’action du
vivant s’opère dans un certain anonymat qui stimule transcende les proches
et les témoins. Le lundi matin dans la tradition johannique on ne se lamente
pas ; on rassemble ses amis au-delà du cercle habituel, des nouveaux sont
là. Et Pierre annonce souverain : je vais à la pêche !
Chez Matthieu on disait ce que vous avez fait à l’inconnu
l’un des plus petits c’est à moi que vous l’avez fait ! L’action du
Vivant, sa présence s’opère au quotidien, en vue de la nourriture de
tous !
5- Ils
deviennent enfin de bons ouvriers, de bons pêcheurs ; eux qui
ne comprenaient pas grand-chose ;
ils sont nés de nouveau pour une efficacité qui concerne non seulement
eux-mêmes mais leur horizon change , on sait que les fameux 153 peut
signifier une totalité ; ils ne devront plus se restreindre se réduire mais
augmenter et faire fructifier leur action et leur travail. Ils deviennent bons
dans ce qu’ils font, dans ce qu’ils sont ;
ils deviennent en même temps des
invités presque timides ! Sans prétention.
6- la vocation
chrétienne, notre vie dans la foi est ainsi décrite et parcourue ;
elle est un appel à répondre à l’invitation de Pierre : Je vais à la
pêche je vais travailler non pour me
changer les idées mais pour vivre ; c’est là que se trouve désormais le
Seigneur ; notre foi qui rejoint notre vie c’est aussi répondre à
l’invitation du Seigneur : Venez déjeuner ! Non seulement comme une
Cène, mais comme un appel comme une présence au quotidien, comme une affirmation
de sa présence dans une rencontre dans un échange dans un partage. En réalité, l’Etre, la Présence, le Nom, le
Christ vient nous saisir dans un « être-là » en situation et non dans
le ciel ni dans le ciel des idées ou des imaginations. Puissions entendre : « je vais à la
pêche ! » Pour travailler d’une part, et « venez
déjeuner ! » comme invitations et appels à la rencontre nourrissante.
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