Marc 14, 12-26
Une question contemporaine,
européenne, culturelle, politique même mais aussi religieuse,
spirituelle : Quel ou quels statuts
pour les religions en Europe en particulier pour ce qui nous concerne
spécifiquement ?
Nous avons à nous interroger
pour savoir si c’est bien une question réelle vitale importante pour nous même,
les autres ; est-ce un sujet pour lequel nous pouvons comme communauté
relieuse apporter notre pierre au débat démocratique, public au sein de nos
sociétés.
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Des choix à faire sous doute à cause de la place
de l’Islam parmi nous, à cause du lien entre terrorisme et religion, lien
ambigu mais souvent opéré.
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Peut être ce genre de questions serait un bon
moyen de nous réveiller de réveiller nos habitudes, nos évidences, nos manières
d’être là au sein de nos sociétés bien établies ; sans ce genre de
questionnements les religions et les religieux, s’endorment et meurent, par
désertion de nos membres. Il y aurait un intérêt spirituel à activer ce genre
de débat, sans faire peur (difficile) sans agiter de nouvelles inquiétudes ou
conforter les partis pris radicaux qui s’expriment déjà beaucoup.
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Peut être d’ailleurs cet assoupissement des
religions y compris de l’Islam en général, est-il aussi le fruit d’une grande
trop grande intégration de nos pensées religieuses dans nos sociétés : on
parle souvent des fondement chrétiens ou judéo chrétiens des Droits de l’Homme
par exemple.
Quel statut ?
Quelle place ? quels rôles ?
Un rôle reconnu : le diaconal : l’accueil de
l’étranger et sa place ; reconnu : les états ont besoin des
associations caritatives mais souvent entravées ou contestées ici ou là. Mais les
peuples reconnaissent cela globalement. Un autre rôle ou une autre place semble
décisif : l’instruction, la formation, pour nous communautés
francophones : le développement de la langue française. Donc un rôle ici
de type culturel.
Une autre piste serait le développement de nouvelles
propositions de formes religieuses et je viens maintenant au texte de l’Ev du
jour selon Marc.
·
La place et le rôle de la maison comme lieu de
rassemblement : « où veux-tu
que nous allions te préparer le repas de la Pâque » ? étrange
question des disciples ; pourquoi pas chez l’un d’eux, pourquoi pas au
temple, à la synagogue, bref dans un lieu évident pour nous, à l’Eglise au
temple dans la mosquée ? Certes le lieu personnel le lieu familial juif
est le lieu de la liturgie par excellence, ; pour nous aujourd’hui :
changer de lieu ? inviter ailleurs, dans un lieu inhabituel, certes peu
préparé pas commode mais où notre compréhension spirituelle et religieuse est
changée et bousculée
·
L’appropriation continu et osé du message et non
sa transmission liturgique, doctrinale, ecclésiale. Jésus leur dit : il y
a un problème ; nous ne sommes pas ceux et celles qui ont raisons nous
sommes aussi porteurs de trahison, de manquements de faiblesses. Etrange
situation qui ressemble à une confession du péché radicale
.
·
L’interprétation nécessaire personnelle :
il rompit donna et dit : « prenez ceci mon corps » ! Nous
ne sommes pas des transmetteurs inertes, ni même des passeurs comme nous aimons
parfois nous qualifier, nous ne sommes pas des entonnoirs de slogans de
formules et de gestes mais des interprètes avisés et subtils et
novateurs ; nous ne sommes pas là pour dire notre sentiment ou nos idées
personnelles mais là pour être les témoins de ce qu’une Parole qui vient
d’ailleurs vient dire à nous-mêmes aux autres comme à notre monde comme à
d’autres croyants ;
·
Une interprétation qui va renouveler et proposer :
-
du nouveau de la nouveauté non comme un
affichage ou une publicité mais comme un chemin à découvrir, une invitation à
opérer, une invitation à honorer, un geste à partage, une vie à offrir.
Le texte de ce jour s’appelle dans nos Bibles
l’institution de la Cène : belle erreur ! précisément rien n’est
instituer, tout est désinstitué : Jésus chez Marc ne dit même pas de
refaire cela en souvenir de lui. N’en tirons pas de règle éternelle mais mesurons
l’inventivité à partir de réalités religieuses connues, non condamnées ou
rejetées mais radicalement interprétées de façon nouvelle surprenante,
inattendue.
Nous sommes appelés à faire du neuf et du nouveau à
partir de nos traditions vénérables c’est sans doute la meilleure façon de leur
être fidèles.
Quelle place quel rôle quelle fonction pour les religions
dans nos sociétés ? L’Evangile nous invite à une audace qui parlera à
l’extérieur de nos murs, qui intéressera nos contemporains car ils se sentiront
concernés, interpellés, écoutés et reconnus.
Me voici rassurer de te lire.puissions nous apporter un oeil nouveau pour l acceuil des migrant à la lumière de l evangile.martine
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