mardi 8 mars 2016

A propos de Passion ou de moment difficile...


Matthieu 26, 36-75

A Gethsémané : solitude ; arrestation, solitude. Situation de déréliction.  « Alors les disciples l’abandonnèrent tous et prirent la fuite ». Les fondateurs de l’Eglise chrétienne ne sont pas des héros ! La fin de Jésus n’est en rien miraculeuse. On ne se soucie pas de ceux qui sont perdu ou qui semble perdu. Le fils de Dieu est en état d’arrestation, le gardé à vue est sans avocat ni à la première heure ni à la dernière.  Comment se fait-il que cette histoire dure depuis si longtemps. Aucune religion ne connaît pareil dénouement et nous raconte la fuite du premier cercle. La religion celle de Caïphe décrète le blasphème. Lorsque des puissants disent qu’il y a blasphème, il faut craindre le pire. C’est une accusation d’intolérance et de confiscation de toute liberté.

Matthieu 27, 1-44

La mort du premier et important disciple est le suicide. Comme un général romain vaincu, trahison, affaire d’argent, comment recycler cet argent sanglant ? Rien ne nous est épargner comme pour nous dire que nous ne rêvons pas que la réalité est pleine de cela et en même temps de présence de celui qui ne dit pas grand-chose. Après la religion voici la politique ambigüe celle qui veut plaire à la foule au peuple qui ne veut pas d’histoire ; si on agit dans le sens de ce que demande le peuple qui veut toujours des coupables vrais ou faux peu importe.  Ce qui hante l’écrivain biblique ce sont des résonnances scripturaires : Zacharie, Jérémie, les Psaumes sont requis pour nous dire que ce qui se passe on peut en lire en relire des traces dans les textes anciens. Tout n’est pas prévisible, mais ce qui a été écrit contient du sens de la signification, contient une direction pour ne pas devenir fou devant cette histoire tragique.

Matthieu 27, 45-66

L’évangéliste décrit la mort du Christ d’abord avec le fameux : Pourquoi ? Pourquoi toi aussi Dieu !  Tu me laisse seul. Avoir le droit de crier à Dieu sa solitude son angoisse sa peur ; c’est sans doute le point de départ de la foi. Elle est l’assurance de rien, avant de retrouver le chemin de la confiance. Sentiment de l’absence et sentiment de confiance sont mêlés, intriqués, noués ensemble. Matthieu décrit aussi ce moment comme une fin du monde un cataclysme, un tremblement de terre, comme une apocalypse, qui révèle un changement radical. Les images religieuses de Dieu volent en éclats, rien ne se passent et ne se passera plus comme avant ; il y aura désormais un avant Jésus Christ et un après.  Ce sont les sans grades, inconnus ou discrets des femmes souvent courageuses, un homme riche plein de bon sens, qui s’occupent encore de Lui, de son corps. Ils font œuvre d’humanité comme des Antigones, au cœur même de l’inhumanité.  Les pouvoirs eux continus à sécuriser avec la garde et surtout par la pierre déposée, ils assurent que rien ne doit bouger, tout est bien fini.

L’espérance de Pâques précisément sera que rien n’est jamais fini.


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