2 Alors il vint tout à coup du ciel un bruit comme celui d’un vent qui souffle avec impétuosité ; et il remplit toute la maison où ils étaient.
3 Et il leur apparut des langues séparées, comme de feu, et qui se posèrent sur chacun d’eux.
4 Et ils furent tous remplis du Saint–Esprit, et ils commencèrent à parler des langues étrangères, selon que l’Esprit les faisait parler.
5 Or, il y avait en séjour à Jérusalem des Juifs, hommes pieux, de toutes les nations qui sont sous le ciel.
6 Et ce bruit ayant eu lieu, il s’assembla une multitude, qui fut confondue de ce que chacun les entendait parler dans sa propre langue.
7 Et ils en étaient tous hors d’eux–mêmes et dans l’admiration, se disant les uns aux autres : Ces gens–là qui parlent, ne sont–ils pas tous Galiléens ?
8 Comment donc les entendons–nous chacun dans la propre langue du pays où nous sommes nés ?
9 Parthes, Mèdes, Élamites, et ceux qui habitent la Mésopotamie, la Judée, la Cappadoce, le Pont et l’Asie,
10 La Phrygie, la Pamphylie, l’Égypte, les quartiers de la Lybie qui est près de Cyrène, et les étrangers romains,
11 Juifs et Prosélytes, Crétois et Arabes, nous les entendons parler en nos langues des merveilles de Dieu.
12 Ils étaient donc tous étonnés, et ne savaient que penser, se disant l’un à l’autre : Que veut dire ceci ?
13 Et d’autres se moquant, disaient : C’est qu’ils sont pleins de vin doux. Actes ch 2.
Elles se sont
senties promises à un avenir inattendu. Elles se sont dits : pourquoi pas
nous ? Ou plutôt n’est-ce pas à nous, pour nous, avec nous que le prophète
de Galilée continue de vivre, comme s’il nous pousse encore et plus que jamais
à aller dire une grande nouvelle : il est possible de vivre avec amour,
avec espérance ; avec lui il est possible de « commencer à chaque
instant un nouvel avenir » Il est possible de recommencer sans cesse, de
repartir et de franchir l’essoufflement de la vie par une charge nouvelle, une
énergie nouvelle pour affronter une création nouvelle !
Dieu comme
-souffle- Dieu comme énergie vitale, comme élan vital, qui pousse à une
rencontre avec les autres avec des autres divers et différents.
C’est cette
définition cette marque de la réalité de Dieu qui sera la nôtre ce matin pour
ce temps de Pentecôte. Il n’y a pas de religion dans laquelle on nous dit que
Dieu est comme un vent qui vient aérer et faire en quelque sorte un magistral
courant d’air. D’habitude les atmosphères religieuses sont confinées voire
enfermées sous le prétexte qu’il faut protéger et séparer ce qui serait sacré
de ce qui serait profane. La présence de Dieu est fermée comme par exemple au
temple Jérusalem lors qu’il existait et circonscrite au Saint des saints une
pièce vide dans laquelle on ne pouvait pas entrer. Les Eglises ou les temples
ou les mosquées ne sont pas ouvertes au tout venant au tout passant par peur
légitime souvent de dégradation, mais l’idée que ces lieux ne sont pas
accessibles sauf au heures autorisées, dit que la religion c’est préservée
comme si cela était fragile. Comme si Dieu avait besoin de cadre d’espace clos
et réservé aux spécialistes, aux croyants.
Dans la période
qui s’ouvre le jour de la Pentecôte, la présence de Dieu n’est plus et ne sera
plus enfermée : c’est cela au fond l’esprit saint comme l’image de la
langue de feu peu maîtrisable, comme une
présence qui fait agir et qui fait parler hors du cadre habituel. Un peu comme
le Buisson ardent de Moïse qui brûle et ne se consume pas et qui donne du sens
et qui envoie vers une autre destination.
Ce sera
finalement le sens et la destination de tous les pèlerins de tous les
temps ; il s’agit de partir à la découverte il s’agit de se rassembler en
plein air dans un endroit différent qui peu à peu va devenir à son tour
habituel et traditionnel. On devrait célébrer le culte de Pentecôte toujours
ailleurs. On devrait célébrer le culte de Pentecôte avec des gens différents et
variés ceux qui ont l’habitude et ceux qui ne sont pas habitués. Bref on
devrait au moins célébrer la Pentecôte au moins sur le seuil des temples des
églises et des synagogues.
Le jour de la
première Pentecôte celle qui est décrite dans le livre des Actes des Apôtres a
lieu à Jérusalem ; elle est la rencontre des représentants des peuples
connus d’origines juives plus ou moins croyants venus là célébrer dans un
pèlerinage traditionnel le don de la loi, des tables de la Loi à Moïse sur le
mont Sinaï. C’était une coutume ; on était peu ou pas pratiquant mais
finalement de temps en temps il était bon de souvenir d’où on venait ; il
était utile de prendre conscience de ce qui relie entre eux toutes ces
personnes aux cultures si différentes aux langues si étranges les unes pour les
autres ; un vaste rassemblement annuel où on venait faire le service
minimum de la religion sans rencontrer vraiment les autres.
Simplement
participer ensemble à un souvenir commun. Au fond ils venaient prendre l’air,
le grand air comme dans tout déplacement mais ils venaient célébrer en quelque
sorte une réalité immuable ; le don, une fois pour toute, de la loi
divine. On veut bien se déplacer à condition qu’au moins Dieu ou sa Parole ne
change pas et reste identique à ce qu’on croit à ce qu’on a connu à ce qu’on
nous a enseigné.
Pentecôte
sera la prise de conscience inattendue non pas d’un souvenir, non pas d’un
culte commun non d’un pèlerinage traditionnel mais la prise de conscience d’une
présence, d’un élan et d’un souffle qu’on ne connaissait pas. On avait entendu parler de Dieu ; on
avait reçu une forme de catéchisme, on savait que les ancêtres y avaient cru et
on voulait être fidèle à leur souvenir comme on le fait dans toute
commémoration.
Ce jour là un
violent coup de vent passe sur eux, remplit la maison balaie la grande place et
le temple et le miracle de la communication réussie s’opère ; la relation
s’établit les uns avec les autres. Grâce à cet air frais, au courant d’air
divin, je me mets à comprendre mon voisin, ma femme mon mari, mes parents, même
mon fils et ma fille, mon père et même ma mère ; soudain Dieu où la
Présence où celui est le nom au-dessus de tout nom devient non un objet non une
croyance non un mythe, non une réalité au-dessus de toute réalité, il devient
ce qui existe lorsque je me mets à comprendre l’autre. Le vis à vis le
prochain, celui d’à-côté devient celui ou celle par lequel par laquelle, je me
mets à comprendre Dieu lui-même.
Où encore Dieu
n’est plus ici celui qui demande et exige il n’est plus celui qui se réduit à
l’application d’une loi même morale ;
il est et devient celui qui me fait dire comme dans le texte de la
Pentecôte : Comment se fait-il que j’entende les autres si bien qu’on
croirait qu’ils s’expriment dans ma langue maternelle. Comment se fait que ce
qui m’est le plus personnel et le plus proche, ma langue maternelle devienne
universelle.
Certains pensent
et croient que pour parler de Dieu il faut employer une langue particulière
qu’il viendrait de temps à autre insuffler à ses disciples comme pour les
assurer et leur donner confiance : les pentecôtistes de toutes sortes
pensent et croient cela… est-ce bien
nécessaires et utiles… ne vaut-il pas mieux découvrir et croire en la force et
la pertinence d’une parole qui soudain passe et se fait entendre et se fait
comprendre.
Le souffle de
Dieu qui fait vivre est présent quant soudain, quelqu'un entend et comprend ce
que l’autre veut dire ; il est présent ce Dieu de la Pentecôte lorsque
chacun exprime dans sa propre langue cette vie cet amour et cette espérance que
le Souffle vient de déposer. Finalement ce sont les autres qui nous parlent de
Dieu sans que nous les écoutions et les entendions ; ce sont les autres
qui nous révèlent l’essentiel ; ce n’est pas en moi que réside
l’essentiel. Et nous le savons bien : se comprendre et vivre de cette
compréhension n’est pas chose simple pour chacune et chacun de nous, comme dans
nos familles, comme dans nos pays, comme au sein des religions comme entre les
cultures humaines ; or chaque fois que cela se passe alors la présence de
Dieu est à l’œuvre ; chaque fois que je suis un réceptacle attentif chaque
fois que je souhaite découvrir la valeur et la présence de l’autre alors, il se
passe du divin ; alors s’élève et s’élèvera toujours une question toujours
la même : qu’est ce que cela veut dire ? - qui est la question de la
présence efficace- de Dieu parmi nous.
Nous sommes
promis à la réalité et à l’espérance de la Pentecôte, particulièrement les plus
jeunes parmi nous, qui ont besoin de nous comme nous de leur question et de
leur découverte.
Nous sommes tous
promis non au confinement à l’enfermement du religieux mais au grand vent du
large, au grand vent qui vient aussi du désert ; notre espérance c’est
celle du souffle de Dieu qui nous relie, nous mettons en relation avec les
autres seules garanties de la présence de Dieu.
Notre foi en ce souffle n’est pas l’enfermement de la secte, elle n’est pas l’embrigadement dans une religion dominatrice, elle n’est pas réservée au petit nombre des initiés et des religieux, elle est au service d’un projet de vie, pour nous mêmes pour nos enfants et pour celles et ceux qui s’approchent sans trop savoir mais qui ne resteront pas insensibles à un avenir plein de promesses.
Le pain et le
vin seront pour toujours les marques de ce souffle et de cette présence. Le
pain est pain et le vin est vin ; leur vraie réalité est de pouvoir être
partager comme un signe de vie et d’espérance. Chacun chacune alors peut
comprendre et croire ce qui se passe dans ce signe simple et portant essentiel.
Des photos d'Istanbul
Des photos de Djibouti et centre paroissial en travaux
Encore Djibouti ?
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