vendredi 22 avril 2016
jeudi 21 avril 2016
A Londres, avec des représentants de communautés protestantes européennes
« Un
homme descendait de Jérusalem à Jéricho… » cf Luc 10. L’évangile pourrait être résumé
ainsi : c’est l’histoire de quelqu’un qui descend et qui est même descendu… par
d’autres, ignoré par la plupart et soulagé et reconnu par celui qui le fit
monter sur sa monture !
Ce
texte dit du "bon samaritain" est particulièrement célèbre, il fut le sujet
d’innombrables commentaires, il excita la curiosité et la virtuosité de nombres
artistes peintres, sculpteurs et écrivains. C’est même un texte qui est passé
dans le langage courant : le bon samaritain c’est le brave type qui force
l’admiration, au moment ou d’autres qui auraient dû agir sont défaillants car
ils ont passé leur chemin.
Ce
texte est accessible à chacun et à tous ; même s’il ne ressemble à aucun
autre texte : est-il une parabole, mais cela n'est indiqué nulle
part ; est-il un cas d’école sorte d’exemple à l’usage des apprentis
maître en loi et en mœurs ; est-il une création immédiate de Jésus connu
de l’évangéliste Luc seulement ? Est-il tout simplement un enseignement
fondé sur un fait divers banal et ordinaire ; comme si Jésus était en
train de lire le journal de la veille et comme s’il était agacé par la
curiosité et la suffisance dans la foi de ce docteur de la loi ! Il n’est pas
nécessaire d’épiloguer beaucoup pour en comprendre le sens principal, résumé
dans cette fulgurante parole de Jésus et qui clos le texte : Va et, toi
aussi fais de même !
Cette
histoire est particulièrement violente, c’est aussi sans doute la raison pour
laquelle elle n’a pas été reprise par d’autres évangélistes même si elle était
connue. On pourrait dire que le récit du bon samaritain est un pamphlet
anti-religieux radical et absolu. Les hommes du Temple quelles que soient leurs
fonctions dans le sanctuaire sont disqualifiés dans la compréhension de la
vraie foi. Non seulement ils ne comprennent rien ou appliquent encore de vieux
préceptes qui les font passer à côté de la réalité, de la vraie vie concrète et
religieuse à la fois. Les gens de la religion ne sont pas les plus charitables
comme les cordonniers ne sont parfois pas très bien chaussés. Non seulement ils
ne sont pas charitables, mais ils ne servent plus à rien, ils ont été remplacés
par d’autres qui sont des laïcs qui ont du bon sens du cœur et le sens de
l’organisation.
C’est
me semble t-il la première leçon forte de ce texte étrange : la foi, la
religion, Dieu, l’Eglise ne sont pas des limites authentiques et sûres pour la
réalité de l’Evangile de Jésus Christ. Cet évangile est vécu compris dans le
geste et l’accompagnement de celui ou de celle qui ne le revendique pas
vraiment.
Quelqu’un
agit en face d’un autre et cela est suffisant pour que toute la loi de Moïse,
l’amour de Dieu et du prochain soit en quelque sorte accomplie au bénéfice de
celui qui avait besoin de l’autre de quelqu’un d’autre.
C’est
comme si les états nationaux étaient défaillants et que les associations
religieuses ou non, prenaient le relai, pour prendre soins des réfugiés !
C’est souvent comme çà que cela se passe…
C’est
le monde à l’envers ou l’envers du monde que Dieu est venu visiter. Le Christ est
aussi un homme qui est descendu sur la route et la vie des hommes et des femmes
et beaucoup ont passé leur chemin. Le Christ est présent sur cette route qui
est toujours aussi peu sûre entre Jérusalem et Jéricho, cette route s’est
allongée et fait le tour du monde habité ; cette route c’est notre route
et l’on sait qu’elle peut être périlleuse, elle concerne et traverse la terre
habitée.
C’est
curieux cette notion de prochain ; dans l’ancien testament ce mot peut
aussi bien être traduit par « autre » dans l’expression, l’un
l’autre ; les uns les autres. Le prochain c’est l’autre en face de moi,
l’autre que je reconnais comme mon vis-à-vis. Dans l’histoire du voyageur le
regard - vous l’avez sans doute noté – joue un rôle très important. Le prêtre
voit l’homme blessé, le lévite voit l’homme blessé et l’homme blessé voit que
le prêtre et le lévite le voient et font semblant de ne pas le voir. Peut-être
l’homme blessé se reconnaît-il dans ce prêtre et ce lévite et se dit :
c’est normal, moi à leur place j’aurai fait de même. Et sans doute le prêtre
comme le lévite reconnaissent dans la forme allongée au fond du ravin un être
humain semblable à eux. C’est sans doute pour cela qu’ils passent leur chemin,
par crainte d’être atteint par une souffrance ou un interdit ou un je ne sais
pas que faire ou je ne fais rien pour ne pas avoir d’ennui. Cet homme est bien
leur prochain. Mais eux n’agissent pas comme ses prochains ; comme si le
miroir était brisé.
« Sur le visage de n’importe quel humain est inscrite la seule
demande (l’impératif moral) à
laquelle la seule réponse possible est : me voici » Emmanuel Levina
« Me voici » c’est bien ce que diront les prophètes à la
suite de Moïse lorsqu’il entend son nom dans le buisson qui ne se consume pas
et par où Dieu révèle son nom et son programme
La foi en Dieu la foi au Dieu de Jésus Christ c’est aussi une morale,
une éthique qui nous font agir et accomplir des gestes et des paroles que d’autres
pourraient accomplir, mais qui sur le moment même de l’action disent la
présence de l’humain et du divin solidaires et unis dans la banalité de
l’existence humaine soudain éclairée et habitée par une présence ; une
espérance qui dépasse largement ce qui est dit ce qui est fait. C’est lorsque
les croyants reconnaissent en l’autre leur frère et leur sœur qu’ils disent assurément ;
et parfois sans même le savoir, la présence du Dieu de Jésus Christ ; ils
affirment alors leur foi qui est comprise, claire et comme évidente.
Pendant la deuxième guerre mondiale - nous avons vu cela récemment en
particulier à Yad Vaschem à Jérusalem - des familles protestantes ou autres qui
ont accueillis des enfants juifs - ils auraient pu être musulmans - n’ont
jamais eu le sentiment d’être héroïques ou devenir pas là de super croyants.
Ils ne se sont pas demandés ce qu’on allait en penser et ce que faisaient les
autres, ailleurs. Ils sont devenus des prochains auprès de leurs prochains à
demi-morts ou promis à le devenir ; Ils ont vu dans le miroir de la relation
à l’autre, des enfants et leurs enfants ; ils ont croisé leur route leur
regard, leur foi différente, bref, leur vie sur la route mortelle ils ont dit
la vie et la bénédiction ; Ils se sont fait proches car souvent
confusément d’ailleurs, ils avaient choisi par eux-mêmes dans la dureté de leur
existence la vie, la bénédiction plutôt que la mort et la malédiction. Ce n’est bien sûr que plus tard après-coup
que tout cela prend du sens et du poids et devient pour d’autres des exemples
de foi et de vie.
Fais-cela et tu auras la vie, avait dit Jésus avant de raconter
l’histoire du samaritain et tu n’auras plus besoin, en quelque sorte de poser
la question folle et pernicieuse : qui est mon prochain ? Mes prochains sont ceux et celles qui me
ressemblent ; qui pensent croient et prient comme moi voilà ce dont j’ai
envie et voilà ce qui n’est pas possible dans la foi au Christ Jésus. C’est la
marque des religieux et des religions d’appeler prochains ceux qui leur
ressemblent ; comme si les prochains devenaient nos semblables. Et qui se
ressemble, s’assemble. L’assemblée que nous formons rassemblée par la Parole du
Seigneur, malgré les habitudes et les relations établies est une communauté de dissemblables et non de
semblables et c’est pour cela que nous pouvons vivre la réalité du prochain
entre nous et au-delà de notre cercle.
Qui est mon prochain ? Qui pourrions-nous, aider ? ne sont
plus de bonnes questions. Ces questions sont changées et transformées en de
nouvelles questions de nouvelles orientations où l’aide de Dieu devient
décisive et active. Qu’est-ce qui pourrait nous mettre en route, moi qui ne
bouge plus ? Qu’est-ce qui change
mon regard sur tel ou tel ? Qu’est qui fait que malgré tous mes doutes, ma
timidité, finalement je m’approche. Qu’est ce qui pourrait faire pour que je
retrouve le calme et que je calme mon impétuosité et ma boulimie d’actions qui
m’évite de voir tout simplement l’autre tel qu’il est et non pas tel que je
voudrais qu’il soit pour moi ou avec moi.
Ce nouveau regard, ces nouvelles orientations, ces nouveaux projets,
sont la loi de l’amour de Dieu et du prochain, passée au filtre de la personne
du Christ Jésus qui vit d’abord ce qu’il propose ensuite à celles et ceux qui
se mettent à sa suite. Jésus est devenu le prochain, le proche ; il s’est
approché afin que nous puissions nous approcher.
Le test de notre capacité d’actions auprès des autres sera aussi celui
de notre capacité, notre aptitude à le recevoir et à l’accepter comme notre
prochain ; accepter qu’il s’approche de nous, accepter de nous approcher
de Lui : voilà le programme.
mercredi 13 avril 2016
samedi 9 avril 2016
Au pied des Murs !
Murs de gloire, de prière, du passé sacré mais aussi murs de honte, d'enfermement, murs du présent sans avenir, murs peu glorieux !
Des ouvertures aussi, comme celle d'un tombeau vide !
Plus de place à Bethléem fermée où l'entrée est difficile et contrôlée ...
Des brèches existent...peut être ? les portes ! celle de Damas :
vendredi 25 mars 2016
Vers Pâques...
Jean 20, 1-18 avec Marie de Magdala...
Un tombeau vide...
Il y a un certain risque en effet à Pâques de vouloir imposer une sorte de
joie obligatoire, une certitude sans failles, une foi
inébranlable, mais qui risque de n'être qu'une parenthèse dans les
brouillards de nos vies quotidiennes, des luttes que nous avons à mener contre
nos peurs, nos questions, nos réticences.
Pâques pourra alors être célébré rituellement, être chanté avec ferveur,
prêché avec conviction, mais le retour à la réalité peut faire mal, et les
enthousiasmes artificiels nous décevoir .
Avant d'exulter de la joie pascale, peut-être vaut-il mieux suivre le chemin moins triomphant, plus modeste de Marie de Magdala.
Chemin, passage, Pâque du coeur vide de tristesse et de
détresse, à la parole pleine du témoignage.
Chemin, passage, Pâque de l'obsession mortifère, qui nous
replie sur nous-mêmes, nous isole et nous cloue sur place rivés à notre
chagrin, à la mission qui nous conduit à la rencontre des frères et
soeurs porteurs d'une parole de vie.
Tant il est vrai que dans ce récit , il est avant tout question de la
Résurrection ...de Marie de Magdala, de sa foi ressuscitée , re-suscitée
par la Parole d'appel de son Seigneur ..plus que d'un reportage sur la
résurrection "objective", "historique" de Jésus.
Ou, pour le dire autrement, nous ne pouvons avoir accès à la Résurrection de
Jésus que par l'intermédiaire des vies ressuscitées des disciples et de
leurs paroles porteuses de confiance et d'espérance. Il ne peut y avoir de
connaissance froide, rationnelle, scientifique de l'événement de Pâques,
des preuves évidentes aux yeux de tous de la Résurrection de Jésus...Mais il ne
peut y avoir qu'une connaissance chaude, existentielle, qui
concerne toute notre vie, une re-connaissance dans la foi.
C'est seulement quand le Christ nous appelle par notre nom, quand il nous
rappelle à notre vocation, alors que nous doutions de tout, et surtout de nous
! que nous pouvons entrer dans ce mouvement de reconnaissance .Il nous faut
nous-mêmes opérer un passage, une pâque, un retournement ...pour pouvoir
témoigner de façon crédible de la Pâque du Seigneur.
Autant de cheminements , de démarches spirituelles que de disciples: chacun
vit à son rythme cet accès à la foi pascale:
Et tant mieux si parmi nous il y a des personnes qui ont cette foi sans ombres,
cette foi instantanée, cette foi qui les fait entrer dans le monde de Dieu et
leur permet alors de tout regarder dans Sa lumière éternelle .
- Il y a le cheminement de Pierre le réaliste , l'homme de
l'institution et du bon sens, celui qui fait le détail de tout ce qui se trouve
dans le tombeau et qui aimerait avoir des conclusions logiques à cette énigme .
Nous pouvons aussi cheminer avec Pierre lorsque nous sommes embourbés dans
toutes les bonnes raisons que nous avons de ne pas croire; quand nous opposons
tout ce qui nous semble être du "bon sens" et du "réalisme"
à l'Incroyable message de Pâques. Quand nous nous laissons envahir par tous les
bruits du monde, toutes les habitudes de notre société de consommation, tous
les raisonnements de notre intelligence à l'horizon bornée et découvrons alors
avec Pierre que la résurrection n'est pas une énigme à résoudre mais un mystère
auquel s'ouvrir.
-Et enfin, il y a le cheminement lent de Marie de Magdala , peut-être
plus proche de nous, de moi en tout cas, plus proche de nos tâtonnements et
hésitations , de nos doutes et de nos envies de croire, de nos douleurs
et de nos pleurs, de nos peurs et de nos enfermements.
Ne soyons donc pas culpabilisés de nos lenteurs à croire et entrons dans la
voie tracée par Marie Madeleine:
Pour elle, le tombeau vide au matin de Pâques ne signifie pas le triomphe et
la victoire de Jésus sur la mort . Mais ce vide fait redoubler le sentiment
de l'absence de Jésus. Ce vide vient amplifier la séparation d'avec son
maître aimé et sa solitude. Le tombeau vide vient faire écho à son propre
vide intérieur. Au matin de Pâques, Marie ne rayonne pas de joie, mais au
contraire redouble de tristesse. Nous voyons en elle le vide de la foi,
le désarroi, la course panique et le refrain obsessionnel "Ils ont
enlevé le corps du Seigneur et nous ne savons où ils l'ont mis."
Elle n'a plus rien à quoi se
raccrocher, même si elle cherche seulement à se
raccrocher à un cadavre, à des rites d'embaumement qui domestiquent la
mort . Ses mains se referment sur le vide. Et c'est bien son premier
"passage", même s'il nous semble négatif ou douloureux . Pour
reconnaître le Ressuscité et la Vie victorieuse, elle doit en quelque sorte
passer par le vide et la mort . Ce vide l'amène à lâcher prise , à admettre la
perte et son côté irrémédiable, à renoncer à embaumer un cadavre, renoncer à
toute "chosification" ...ou à toute idéologie, qui n'est rien d'autre
qu'une chosification de l'esprit ... Elle doit aller jusqu'au bout de cette "nuit
obscure" où il n'y a plus rien , que le vide de la pensée, le vide
des sentiments, le vide de la foi .
Car ce vide permet le passage, nous permet de nous désencombrer de tout ce
que nous jugions important et qui se révèle un obstacle sur le chemin de la
vie. Il y a une traversée des apparences, traversée des illusions pour
entrevoir la Vérité.
Mais comment faire pour que ce moment de "vide", de
"dépression" soit réellement passage vers une vie autre ? une vie
plus pleine?
Et ne soit pas l'immobilisme de la déception ? du désespoir ?
Comment pouvoir lire les signes de Dieu ? Voir dans ce tombeau vide non pas
une absence redoublée , mais l'affirmation d'une vie plus forte que la mort
?
Marie ne va pas trouver cette force en elle-même. Ce qui va la faire sortir
de sa rumination obsessionnelle et de sa léthargie , c'est une Parole
extérieure à elle-même . Non pas un traité théologique sur la Résurrection,
ni une explication rationnelle de ce qui s'est passé cette nuit-là, mais la
Parole de Jésus, parole d'au-delà de la mort et du tombeau.
Parole qui va la ressusciter , qui va la reconduire à elle-même et à son
Seigneur. Une parole qui la nomme "Marie" et la fait entrer à
nouveau dans la relation non plus avec un cadavre mais avec le Vivant qui la
ramène à la vie, par-delà le vide.
Jésus avait évoqué cette parole intime dans sa parabole du berger
"Les brebis qui lui appartiennent , le berger les appelle chacune par son
nom et il les amène dehors".
Marie peut alors sortir de sa tristesse ..sortir de l'enclos d'une vie où la
mort et le désespoir sont le seul horizon.
Parole de nomination, de vocation, d'appel comme le jour de notre baptême : "Ne
crains rien, je t'ai appelé par ton nom, tu m'appartiens" et qui fait
de notre vie de nouveau un tout cohérent.
Parole qui résonne si fort dans le coeur vide de Marie que cela l'amène à la
reconnaissance: "Rabbouni- Maître" ..Reconnaissance qui
signifie pour elle une renaissance. C'est parce qu'elle reçoit à nouveau
vocation alors que tout semblait terminer que Marie peut entrer dans la joie de
la Résurrection. Et cette vocation est en même temps envoi et mission:
car Marie ne doit pas revenir en arrière, comme si Jésus n'avait pas
traversé la mort .Elle ne revient pas avant Vendredi Saint. La foi en la
Résurrection n'abolit pas l'absence.
"Va trouver mes frères et dis leur que je monte vers mon Père qui
est votre Père, vers mon Dieu, qui est votre Dieu"
Le vide n'est pas comblé, l'absence physique de Jésus demeurera ...mais ce
vide prend une toute nouvelle signification: la participation de Jésus à la Vie
même de Dieu .
Cette absence se transforme alors en une nouvelle forme de présence:
communion donnée et expérimentée, pour ceux qui se reconnaissent frères et
soeurs et enfants d'un même Père, au coeur de l'Eglise et du monde.
Jean devant le tombeau vide "voit et croit"; Pierre doit raisonner
pour finir au-delà de toute raison par accepter le mystère; Marie-Madeleine
doit traverser le vide de son cœur pour accueillir cette Parole qui la remplit
de joie… Autant de disciples, autant de cheminements différents pour accéder à
cette Vie en Plénitude que le Ressuscité veut donner à chacun.
Tant mieux s’il y a ici des personnes pour qui la
résurrection est évidente et simple à croire ! tant mieux s’il y a ici, des hommes et des femmes pour qui cela n’a rien d’évident et qui ont
besoin d’un chemin ; Tant mieux si ce matin chacun a notre manière nous
sommes prêts à croire une parole qui nous ressuscite qui nous nomme et nous
appelle nous envoie vers les autres pour partager cette grande nouvelle :
la vie sera toujours plus grande que la mort ; l’amour de Dieu et des
autres sera toujours plus fort que toute haine et toute séparation. Dieu vient
dans la partage du pain et du vin nous donner cette vie et cet amour ; il
vient chez le tout petit ; il vient chez le tout âgé ; il vient dans
le silence et le trouble , il vient dans la question comme dans la réponse
qu’il nous donne aujourd’hui et tous les jours.
mardi 8 mars 2016
A propos de Passion ou de moment difficile...
Matthieu 26, 36-75
A Gethsémané :
solitude ; arrestation, solitude. Situation de déréliction. « Alors les disciples l’abandonnèrent
tous et prirent la fuite ». Les fondateurs de l’Eglise chrétienne ne sont
pas des héros ! La fin de Jésus n’est en rien miraculeuse. On ne se soucie
pas de ceux qui sont perdu ou qui semble perdu. Le fils de Dieu est en état d’arrestation,
le gardé à vue est sans avocat ni à la
première heure ni à la dernière. Comment
se fait-il que cette histoire dure depuis si longtemps. Aucune religion ne
connaît pareil dénouement et nous raconte la fuite du premier cercle. La
religion celle de Caïphe décrète le blasphème. Lorsque des puissants disent
qu’il y a blasphème, il faut craindre le pire. C’est une accusation
d’intolérance et de confiscation de toute liberté.
Matthieu 27, 1-44
La mort du premier et important
disciple est le suicide. Comme un général romain vaincu, trahison, affaire
d’argent, comment recycler cet argent sanglant ? Rien ne nous est épargner
comme pour nous dire que nous ne rêvons pas que la réalité est pleine de cela
et en même temps de présence de celui qui ne dit pas grand-chose. Après la
religion voici la politique ambigüe celle qui veut plaire à la foule au peuple
qui ne veut pas d’histoire ; si on agit dans le sens de ce que demande le
peuple qui veut toujours des coupables vrais ou faux peu importe. Ce qui hante l’écrivain biblique ce sont des
résonnances scripturaires : Zacharie, Jérémie, les Psaumes sont requis
pour nous dire que ce qui se passe on peut en lire en relire des traces dans
les textes anciens. Tout n’est pas prévisible, mais ce qui a été écrit contient
du sens de la signification, contient une direction pour ne pas devenir fou
devant cette histoire tragique.
Matthieu 27, 45-66
L’évangéliste décrit la mort du
Christ d’abord avec le fameux : Pourquoi ? Pourquoi toi aussi
Dieu ! Tu me laisse seul. Avoir le
droit de crier à Dieu sa solitude son angoisse sa peur ; c’est sans doute
le point de départ de la foi. Elle est l’assurance de rien, avant de retrouver
le chemin de la confiance. Sentiment de l’absence et sentiment de confiance
sont mêlés, intriqués, noués ensemble. Matthieu décrit aussi ce moment comme
une fin du monde un cataclysme, un tremblement de terre, comme une apocalypse,
qui révèle un changement radical. Les images religieuses de Dieu volent en
éclats, rien ne se passent et ne se passera plus comme avant ; il y aura
désormais un avant Jésus Christ et un après.
Ce sont les sans grades, inconnus ou discrets des femmes souvent
courageuses, un homme riche plein de bon sens, qui s’occupent encore de Lui, de
son corps. Ils font œuvre d’humanité comme des Antigones, au cœur même de
l’inhumanité. Les pouvoirs eux continus
à sécuriser avec la garde et surtout par la pierre déposée, ils assurent que
rien ne doit bouger, tout est bien fini.
L’espérance de Pâques
précisément sera que rien n’est jamais fini.
lundi 29 février 2016
Voir les sommets ....
Je lève mes yeux vers les montagnes … D’où
me viendra le secours ? Le secours me vient de l’Eternel, Qui a fait les
cieux et la terre. Il ne permettra point que ton pied chancelle ; Celui
qui te garde ne sommeillera point. Voici, il ne sommeille ni ne dort, Celui qui
garde Israël. L’Eternel est celui qui te garde, L’Eternel est ton ombre à ta
main droite. Pendant le jour le soleil ne te frappera point, Ni la lune pendant
la nuit. L’Eternel te gardera de tout mal, Il gardera ton âme. L’Eternel gardera
ton départ et ton arrivée, dès maintenant et à jamais. Psaume 121
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