jeudi 21 avril 2016

A Londres, avec des représentants de communautés protestantes européennes

Le samaritain ou le choix de la vie ....et du prochain !

« Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho… » cf Luc 10. L’évangile pourrait être résumé ainsi : c’est l’histoire de quelqu’un qui descend et qui est même descendu… par d’autres, ignoré par la plupart et soulagé et reconnu par celui qui le fit monter sur sa monture !

Ce texte dit du "bon samaritain" est particulièrement célèbre, il fut le sujet d’innombrables commentaires, il excita la curiosité et la virtuosité de nombres artistes peintres, sculpteurs et écrivains. C’est même un texte qui est passé dans le langage courant : le bon samaritain c’est le brave type qui force l’admiration, au moment ou d’autres qui auraient dû agir sont défaillants car ils ont passé leur chemin.

Ce texte est accessible à chacun et à tous ; même s’il ne ressemble à aucun autre texte : est-il une parabole, mais cela n'est indiqué nulle part ; est-il un cas d’école sorte d’exemple à l’usage des apprentis maître en loi et en mœurs ; est-il une création immédiate de Jésus connu de l’évangéliste Luc seulement ? Est-il tout simplement un enseignement fondé sur un fait divers banal et ordinaire ; comme si Jésus était en train de lire le journal de la veille et comme s’il était agacé par la curiosité et la suffisance dans la foi de ce docteur de la loi ! Il n’est pas nécessaire d’épiloguer beaucoup pour en comprendre le sens principal, résumé dans cette fulgurante parole de Jésus et qui clos le texte : Va et, toi aussi fais de même !

Cette histoire est particulièrement violente, c’est aussi sans doute la raison pour laquelle elle n’a pas été reprise par d’autres évangélistes même si elle était connue. On pourrait dire que le récit du bon samaritain est un pamphlet anti-religieux radical et absolu. Les hommes du Temple quelles que soient leurs fonctions dans le sanctuaire sont disqualifiés dans la compréhension de la vraie foi. Non seulement ils ne comprennent rien ou appliquent encore de vieux préceptes qui les font passer à côté de la réalité, de la vraie vie concrète et religieuse à la fois. Les gens de la religion ne sont pas les plus charitables comme les cordonniers ne sont parfois pas très bien chaussés. Non seulement ils ne sont pas charitables, mais ils ne servent plus à rien, ils ont été remplacés par d’autres qui sont des laïcs qui ont du bon sens du cœur et le sens de l’organisation.

C’est me semble t-il la première leçon forte de ce texte étrange : la foi, la religion, Dieu, l’Eglise ne sont pas des limites authentiques et sûres pour la réalité de l’Evangile de Jésus Christ. Cet évangile est vécu compris dans le geste et l’accompagnement de celui ou de celle qui ne le revendique pas vraiment.

Quelqu’un agit en face d’un autre et cela est suffisant pour que toute la loi de Moïse, l’amour de Dieu et du prochain soit en quelque sorte accomplie au bénéfice de celui qui avait besoin de l’autre de quelqu’un d’autre.

C’est comme si les états nationaux étaient défaillants et que les associations religieuses ou non, prenaient le relai, pour prendre soins des réfugiés ! C’est souvent comme çà que cela se passe…

C’est le monde à l’envers ou l’envers du monde que Dieu est venu visiter. Le Christ est aussi un homme qui est descendu sur la route et la vie des hommes et des femmes et beaucoup ont passé leur chemin. Le Christ est présent sur cette route qui est toujours aussi peu sûre entre Jérusalem et Jéricho, cette route s’est allongée et fait le tour du monde habité ; cette route c’est notre route et l’on sait qu’elle peut être périlleuse, elle concerne et traverse la terre habitée.

C’est curieux cette notion de prochain ; dans l’ancien testament ce mot peut aussi bien être traduit par « autre » dans l’expression, l’un l’autre ; les uns les autres. Le prochain c’est l’autre en face de moi, l’autre que je reconnais comme mon vis-à-vis. Dans l’histoire du voyageur le regard - vous l’avez sans doute noté – joue un rôle très important. Le prêtre voit l’homme blessé, le lévite voit l’homme blessé et l’homme blessé voit que le prêtre et le lévite le voient et font semblant de ne pas le voir. Peut-être l’homme blessé se reconnaît-il dans ce prêtre et ce lévite et se dit : c’est normal, moi à leur place j’aurai fait de même. Et sans doute le prêtre comme le lévite reconnaissent dans la forme allongée au fond du ravin un être humain semblable à eux. C’est sans doute pour cela qu’ils passent leur chemin, par crainte d’être atteint par une souffrance ou un interdit ou un je ne sais pas que faire ou je ne fais rien pour ne pas avoir d’ennui. Cet homme est bien leur prochain. Mais eux n’agissent pas comme ses prochains ; comme si le miroir était brisé.
« Sur le visage de n’importe quel humain est inscrite la seule demande (l’impératif moral) à laquelle la seule réponse possible est : me voici » Emmanuel Levina

« Me voici » c’est bien ce que diront les prophètes à la suite de Moïse lorsqu’il entend son nom dans le buisson qui ne se consume pas et par où Dieu révèle son nom et son programme

La foi en Dieu la foi au Dieu de Jésus Christ c’est aussi une morale, une éthique qui nous font agir et accomplir des gestes et des paroles que d’autres pourraient accomplir, mais qui sur le moment même de l’action disent la présence de l’humain et du divin solidaires et unis dans la banalité de l’existence humaine soudain éclairée et habitée par une présence ; une espérance qui dépasse largement ce qui est dit ce qui est fait. C’est lorsque les croyants reconnaissent en l’autre leur frère et leur sœur qu’ils disent assurément ; et parfois sans même le savoir, la présence du Dieu de Jésus Christ ; ils affirment alors leur foi qui est comprise, claire et comme évidente.

Pendant la deuxième guerre mondiale - nous avons vu cela récemment en particulier à Yad Vaschem à Jérusalem - des familles protestantes ou autres qui ont accueillis des enfants juifs - ils auraient pu être musulmans - n’ont jamais eu le sentiment d’être héroïques ou devenir pas là de super croyants. Ils ne se sont pas demandés ce qu’on allait en penser et ce que faisaient les autres, ailleurs. Ils sont devenus des prochains auprès de leurs prochains à demi-morts ou promis à le devenir ; Ils ont vu dans le miroir de la relation à l’autre, des enfants et leurs enfants ; ils ont croisé leur route leur regard, leur foi différente, bref, leur vie sur la route mortelle ils ont dit la vie et la bénédiction ; Ils se sont fait proches car souvent confusément d’ailleurs, ils avaient choisi par eux-mêmes dans la dureté de leur existence la vie, la bénédiction plutôt que la mort et la malédiction.  Ce n’est bien sûr que plus tard après-coup que tout cela prend du sens et du poids et devient pour d’autres des exemples de foi et de vie.
Fais-cela et tu auras la vie, avait dit Jésus avant de raconter l’histoire du samaritain et tu n’auras plus besoin, en quelque sorte de poser la question folle et pernicieuse : qui est mon prochain ?  Mes prochains sont ceux et celles qui me ressemblent ; qui pensent croient et prient comme moi voilà ce dont j’ai envie et voilà ce qui n’est pas possible dans la foi au Christ Jésus. C’est la marque des religieux et des religions d’appeler prochains ceux qui leur ressemblent ; comme si les prochains devenaient nos semblables. Et qui se ressemble, s’assemble. L’assemblée que nous formons rassemblée par la Parole du Seigneur, malgré les habitudes et les relations établies est une communauté de dissemblables et non de semblables et c’est pour cela que nous pouvons vivre la réalité du prochain entre nous et au-delà de notre cercle. 

Qui est mon prochain ? Qui pourrions-nous, aider ? ne sont plus de bonnes questions. Ces questions sont changées et transformées en de nouvelles questions de nouvelles orientations où l’aide de Dieu devient décisive et active. Qu’est-ce qui pourrait nous mettre en route, moi qui ne bouge plus ?  Qu’est-ce qui change mon regard sur tel ou tel ? Qu’est qui fait que malgré tous mes doutes, ma timidité, finalement je m’approche. Qu’est ce qui pourrait faire pour que je retrouve le calme et que je calme mon impétuosité et ma boulimie d’actions qui m’évite de voir tout simplement l’autre tel qu’il est et non pas tel que je voudrais qu’il soit pour moi ou avec moi.  Ce nouveau regard, ces nouvelles orientations, ces nouveaux projets, sont la loi de l’amour de Dieu et du prochain, passée au filtre de la personne du Christ Jésus qui vit d’abord ce qu’il propose ensuite à celles et ceux qui se mettent à sa suite. Jésus est devenu le prochain, le proche ; il s’est approché afin que nous puissions nous approcher.

Le test de notre capacité d’actions auprès des autres sera aussi celui de notre capacité, notre aptitude à le recevoir et à l’accepter comme notre prochain ; accepter qu’il s’approche de nous, accepter de nous approcher de Lui : voilà le programme.

samedi 9 avril 2016

Au pied des Murs !

Murs de gloire, de prière, du passé sacré mais aussi murs de honte, d'enfermement, murs du présent sans avenir, murs peu glorieux !


Plus de place à Bethléem fermée où l'entrée est difficile et contrôlée ...


Des brèches existent...peut être ?  les portes ! celle de Damas :

 Des ouvertures aussi, comme celle d'un tombeau vide !



vendredi 25 mars 2016

Vers Pâques...

Jean 20, 1-18 avec Marie de Magdala...

A l'aube de Pâques, les disciples n'assistent pas à la Résurrection de Jésus, ils ne voient pas ce que tant de tableaux représentent: un Christ, véritable Hercule, plein de force et de puissance qui force les portes de son tombeau, ou qui le piétine avec à sa main le sceptre des empereurs victorieux ! Rien de tel au matin de Pâques selon les évangiles, rien de spectaculaire! Il n'y a qu'un tombeau vide… et tout reste encore à interpréter de cet événement mystérieux.

Un tombeau vide...

Il y a un certain risque en effet à Pâques de vouloir imposer une sorte de joie obligatoire, une certitude sans failles, une foi inébranlable, mais qui risque de n'être qu'une parenthèse dans les brouillards de nos vies quotidiennes, des luttes que nous avons à mener contre nos peurs, nos questions, nos réticences.

Pâques pourra alors être célébré rituellement, être chanté avec ferveur, prêché avec conviction, mais le retour à la réalité peut faire mal, et les enthousiasmes artificiels nous décevoir .




Avant d'exulter de la joie pascale, peut-être vaut-il mieux suivre le chemin moins triomphant, plus modeste de Marie de Magdala.

Chemin, passage, Pâque du coeur vide de tristesse et de détresse, à la parole pleine du témoignage.
Chemin, passage, Pâque de l'obsession mortifère, qui nous replie sur nous-mêmes, nous isole et nous cloue sur place rivés à notre chagrin, à la mission qui nous conduit à la rencontre des frères et soeurs porteurs d'une parole de vie.

Tant il est vrai que dans ce récit , il est avant tout question de la Résurrection ...de Marie de Magdala, de sa foi ressuscitée , re-suscitée par la Parole d'appel de son Seigneur ..plus que d'un reportage sur la résurrection "objective", "historique" de Jésus.
Ou, pour le dire autrement, nous ne pouvons avoir accès à la Résurrection de Jésus que par l'intermédiaire des vies ressuscitées des disciples et de leurs paroles porteuses de confiance et d'espérance. Il ne peut y avoir de connaissance froide, rationnelle, scientifique de l'événement de Pâques, des preuves évidentes aux yeux de tous de la Résurrection de Jésus...Mais il ne peut y avoir qu'une connaissance chaude, existentielle, qui concerne toute notre vie, une re-connaissance dans la foi.
C'est seulement quand le Christ nous appelle par notre nom, quand il nous rappelle à notre vocation, alors que nous doutions de tout, et surtout de nous ! que nous pouvons entrer dans ce mouvement de reconnaissance .Il nous faut nous-mêmes opérer un passage, une pâque, un retournement ...pour pouvoir témoigner de façon crédible de la Pâque du Seigneur.
Autant de cheminements , de démarches spirituelles que de disciples: chacun vit à son rythme cet accès à la foi pascale:

- Il y a d'abord le cheminement ou plutôt la course de Jean, le disciple que Jésus aimait. Jean le mystique, l'intuitif, qui au coeur du tombeau "voit et croit", fait l'expérience à travers le vide, dans la nuit, dans la perte, d'une présence plus forte que tout et qui l'illumine. Jean le disciple que Jésus aimait et qui sait qu'il n'y a pas de plus grande voie que celle de l'amour pour parvenir à la connaissance de Dieu et à la reconnaissance de la Résurrection.

Et tant mieux si parmi nous il y a des personnes qui ont cette foi sans ombres, cette foi instantanée, cette foi qui les fait entrer dans le monde de Dieu et leur permet alors de tout regarder dans Sa lumière éternelle .

- Il y a le cheminement de Pierre le réaliste , l'homme de l'institution et du bon sens, celui qui fait le détail de tout ce qui se trouve dans le tombeau et qui aimerait avoir des conclusions logiques à cette énigme .

Nous pouvons aussi cheminer avec Pierre lorsque nous sommes embourbés dans toutes les bonnes raisons que nous avons de ne pas croire; quand nous opposons tout ce qui nous semble être du "bon sens" et du "réalisme" à l'Incroyable message de Pâques. Quand nous nous laissons envahir par tous les bruits du monde, toutes les habitudes de notre société de consommation, tous les raisonnements de notre intelligence à l'horizon bornée et découvrons alors avec Pierre que la résurrection n'est pas une énigme à résoudre mais un mystère auquel s'ouvrir.

-Et enfin, il y a le cheminement lent de Marie de Magdala , peut-être plus proche de nous, de moi en tout cas, plus proche de nos tâtonnements et hésitations , de nos doutes et de nos envies de croire, de nos douleurs et de nos pleurs, de nos peurs et de nos enfermements.

Ne soyons donc pas culpabilisés de nos lenteurs à croire et entrons dans la voie tracée par Marie Madeleine:

Pour elle, le tombeau vide au matin de Pâques ne signifie pas le triomphe et la victoire de Jésus sur la mort . Mais ce vide fait redoubler le sentiment de l'absence de Jésus. Ce vide vient amplifier la séparation d'avec son maître aimé et sa solitude. Le tombeau vide vient faire écho à son propre vide intérieur. Au matin de Pâques, Marie ne rayonne pas de joie, mais au contraire redouble de tristesse. Nous voyons en elle le vide de la foi, le désarroi, la course panique et le refrain obsessionnel "Ils ont enlevé le corps du Seigneur et nous ne savons où ils l'ont mis."

Elle n'a plus rien à quoi se raccrocher, même si elle cherche seulement à se raccrocher à un cadavre, à des rites d'embaumement qui domestiquent la mort . Ses mains se referment sur le vide. Et c'est bien son premier "passage", même s'il nous semble négatif ou douloureux . Pour reconnaître le Ressuscité et la Vie victorieuse, elle doit en quelque sorte passer par le vide et la mort . Ce vide l'amène à lâcher prise , à admettre la perte et son côté irrémédiable, à renoncer à embaumer un cadavre, renoncer à toute "chosification" ...ou à toute idéologie, qui n'est rien d'autre qu'une chosification de l'esprit ... Elle doit aller jusqu'au bout de cette "nuit obscure" où il n'y a plus rien , que le vide de la pensée, le vide des sentiments, le vide de la foi .

Car ce vide permet le passage, nous permet de nous désencombrer de tout ce que nous jugions important et qui se révèle un obstacle sur le chemin de la vie. Il y a une traversée des apparences, traversée des illusions pour entrevoir la Vérité.
Mais comment faire pour que ce moment de "vide", de "dépression" soit réellement passage vers une vie autre ? une vie plus pleine?
Et ne soit pas l'immobilisme de la déception ? du désespoir ?
Comment pouvoir lire les signes de Dieu ? Voir dans ce tombeau vide non pas une absence redoublée , mais l'affirmation d'une vie plus forte que la mort ?

Marie ne va pas trouver cette force en elle-même. Ce qui va la faire sortir de sa rumination obsessionnelle et de sa léthargie , c'est une Parole extérieure à elle-même . Non pas un traité théologique sur la Résurrection, ni une explication rationnelle de ce qui s'est passé cette nuit-là, mais la Parole de Jésus, parole d'au-delà de la mort et du tombeau.

Parole qui va la ressusciter , qui va la reconduire à elle-même et à son Seigneur. Une parole qui la nomme "Marie" et la fait entrer à nouveau dans la relation non plus avec un cadavre mais avec le Vivant qui la ramène à la vie, par-delà le vide.

Jésus avait évoqué cette parole intime dans sa parabole du berger "Les brebis qui lui appartiennent , le berger les appelle chacune par son nom et il les amène dehors".

Marie peut alors sortir de sa tristesse ..sortir de l'enclos d'une vie où la mort et le désespoir sont le seul horizon.

Parole de nomination, de vocation, d'appel comme le jour de notre baptême : "Ne crains rien, je t'ai appelé par ton nom, tu m'appartiens" et qui fait de notre vie de nouveau un tout cohérent.

Parole qui résonne si fort dans le coeur vide de Marie que cela l'amène à la reconnaissance: "Rabbouni- Maître" ..Reconnaissance qui signifie pour elle une renaissance. C'est parce qu'elle reçoit à nouveau vocation alors que tout semblait terminer que Marie peut entrer dans la joie de la Résurrection. Et cette vocation est en même temps envoi et mission:

car Marie ne doit pas revenir en arrière, comme si Jésus n'avait pas traversé la mort .Elle ne revient pas avant Vendredi Saint. La foi en la Résurrection n'abolit pas l'absence.

Elle ne doit pas "chosifier" le Ressuscité : "Ne me retiens pas", mais elle devient missionnaire de l'Evangile, d'une Parole de Vie et d'espérance, d'une Parole ressuscitante...d'autant plus crédible que cette parole a eu le temps de mûrir dans la tristesse et les larmes.

"Va trouver mes frères et dis leur que je monte vers mon Père qui est votre Père, vers mon Dieu, qui est votre Dieu"

Le vide n'est pas comblé, l'absence physique de Jésus demeurera ...mais ce vide prend une toute nouvelle signification: la participation de Jésus à la Vie même de Dieu .

Cette absence se transforme alors en une nouvelle forme de présence: communion donnée et expérimentée, pour ceux qui se reconnaissent frères et soeurs et enfants d'un même Père, au coeur de l'Eglise et du monde.

Jean devant le tombeau vide "voit et croit"; Pierre doit raisonner pour finir au-delà de toute raison par accepter le mystère; Marie-Madeleine doit traverser le vide de son cœur pour accueillir cette Parole qui la remplit de joie… Autant de disciples, autant de cheminements différents pour accéder à cette Vie en Plénitude que le Ressuscité veut donner à chacun.

Tant mieux s’il y a ici des personnes pour qui la résurrection est évidente et simple à croire ! tant mieux s’il y a ici, des hommes et des femmes pour qui cela n’a rien d’évident et qui ont besoin d’un chemin ; Tant mieux si ce matin chacun a notre manière nous sommes prêts à croire une parole qui nous ressuscite qui nous nomme et nous appelle nous envoie vers les autres pour partager cette grande nouvelle : la vie sera toujours plus grande que la mort ; l’amour de Dieu et des autres sera toujours plus fort que toute haine et toute séparation. Dieu vient dans la partage du pain et du vin nous donner cette vie et cet amour ; il vient chez le tout petit ; il vient chez le tout âgé ; il vient dans le silence et le trouble , il vient dans la question comme dans la réponse qu’il nous donne aujourd’hui et tous les jours.



mardi 8 mars 2016

A propos de Passion ou de moment difficile...


Matthieu 26, 36-75

A Gethsémané : solitude ; arrestation, solitude. Situation de déréliction.  « Alors les disciples l’abandonnèrent tous et prirent la fuite ». Les fondateurs de l’Eglise chrétienne ne sont pas des héros ! La fin de Jésus n’est en rien miraculeuse. On ne se soucie pas de ceux qui sont perdu ou qui semble perdu. Le fils de Dieu est en état d’arrestation, le gardé à vue est sans avocat ni à la première heure ni à la dernière.  Comment se fait-il que cette histoire dure depuis si longtemps. Aucune religion ne connaît pareil dénouement et nous raconte la fuite du premier cercle. La religion celle de Caïphe décrète le blasphème. Lorsque des puissants disent qu’il y a blasphème, il faut craindre le pire. C’est une accusation d’intolérance et de confiscation de toute liberté.

Matthieu 27, 1-44

La mort du premier et important disciple est le suicide. Comme un général romain vaincu, trahison, affaire d’argent, comment recycler cet argent sanglant ? Rien ne nous est épargner comme pour nous dire que nous ne rêvons pas que la réalité est pleine de cela et en même temps de présence de celui qui ne dit pas grand-chose. Après la religion voici la politique ambigüe celle qui veut plaire à la foule au peuple qui ne veut pas d’histoire ; si on agit dans le sens de ce que demande le peuple qui veut toujours des coupables vrais ou faux peu importe.  Ce qui hante l’écrivain biblique ce sont des résonnances scripturaires : Zacharie, Jérémie, les Psaumes sont requis pour nous dire que ce qui se passe on peut en lire en relire des traces dans les textes anciens. Tout n’est pas prévisible, mais ce qui a été écrit contient du sens de la signification, contient une direction pour ne pas devenir fou devant cette histoire tragique.

Matthieu 27, 45-66

L’évangéliste décrit la mort du Christ d’abord avec le fameux : Pourquoi ? Pourquoi toi aussi Dieu !  Tu me laisse seul. Avoir le droit de crier à Dieu sa solitude son angoisse sa peur ; c’est sans doute le point de départ de la foi. Elle est l’assurance de rien, avant de retrouver le chemin de la confiance. Sentiment de l’absence et sentiment de confiance sont mêlés, intriqués, noués ensemble. Matthieu décrit aussi ce moment comme une fin du monde un cataclysme, un tremblement de terre, comme une apocalypse, qui révèle un changement radical. Les images religieuses de Dieu volent en éclats, rien ne se passent et ne se passera plus comme avant ; il y aura désormais un avant Jésus Christ et un après.  Ce sont les sans grades, inconnus ou discrets des femmes souvent courageuses, un homme riche plein de bon sens, qui s’occupent encore de Lui, de son corps. Ils font œuvre d’humanité comme des Antigones, au cœur même de l’inhumanité.  Les pouvoirs eux continus à sécuriser avec la garde et surtout par la pierre déposée, ils assurent que rien ne doit bouger, tout est bien fini.

L’espérance de Pâques précisément sera que rien n’est jamais fini.


lundi 29 février 2016

Voir les sommets ....

Je lève mes yeux vers les montagnes …  D’où me viendra le secours ? Le secours me vient de l’Eternel, Qui a fait les cieux et la terre. Il ne permettra point que ton pied chancelle ; Celui qui te garde ne sommeillera point. Voici, il ne sommeille ni ne dort, Celui qui garde Israël. L’Eternel est celui qui te garde, L’Eternel est ton ombre à ta main droite. Pendant le jour le soleil ne te frappera point, Ni la lune pendant la nuit. L’Eternel te gardera de tout mal, Il gardera ton âme. L’Eternel gardera ton départ et ton arrivée, dès maintenant et à jamais. Psaume 121