vendredi 31 octobre 2014
jeudi 23 octobre 2014
La "pensée" contre le fanatisme religieux c'est possible !
Lecture évangélique du dimanche 26 octobre :
Matthieu 22, 34-40
Les
pharisiens, ayant appris qu’il avait fermé la bouche aux sadducéens,
s’assemblèrent.
35
Et l’un d’eux, docteur de la loi,
l’interrogea pour l’éprouver, et lui dit :
36
Maître, quel est le grand commandement
de la loi ?
37
Jésus lui dit : Tu aimeras le
Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ta pensée.
38
C’est là le premier et le grand
commandement.
39
Et voici le second qui lui est
semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi–même.
40
De ces deux commandements dépendent
toute la loi et les prophètes.
« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu… de
toute ta pensée…et ton prochain comme toi-même ! »
L’amour de Dieu et non la crainte de
Dieu, associé à l’amour du prochain sont le résumé, le centre, le moteur
et la finalité de la foi chrétienne. Ils sont même une reprise, une suite, une
conséquence de l’ancienne foi hébraïque toujours actuelle qui retentit dans la
célèbre formule : « ECOUTE Israël le Seigneur est notre Dieu le
Seigneur est UN » dont le premier et le dernier mot sont écrits en
majuscule -ce sont les seuls- dans toute la Thora ! On peut dire que la
foi, l’expression de la foi sa confession privée, personnelle ou publique est
suivie de la démonstration de sa pratique de sa mise en forme dans l’expression
ou dans le commandement de l’amour de Dieu et de l’amour du prochain.
Faut-il dire commandement d’amour ? On
sait bien que l’on n’aime pas sur commande
et que les sentiments, si aimer est de cet ordre, cela ne se commande
pas dit-on encore. Alors si ce n’est pas un commandement cela pourrait être une
fin, une finalité, le but ultime de l’existence humaine : au fond, nous
sommes là pour ça ! pour aimer quoiqu’il en coûte ; pour aimer ce qui
nous dépasse infiniment ; il s’agit alors d’aimer un au-delà de
soi-même ; de faire accéder l’amour à un ultime que rien ni personne ne
pourrait enfermer ; et en même temps aimer l’autre comme créature et
création de cet infini. La vie humaine est alors comprise entre l’amour infini
de Dieu et l’amour fini des autres comme de soi -même.
Aujourd’hui je voudrais simplement aborder
un aspect très particulier de ce qui est décrit comme l’amour de Dieu. Je
voudrais aborder un point de cette dimension verticale qui est la première
étape de la relation d’amour qui est la colonne vertébrale de notre vie.
Cet amour de Dieu est repris, on l’aura
compris, du premier testament. Il faut s’en persuader toujours
mieux : l’amour divin ne caractérise pas le second testament et la venue
de Jésus Christ. Il est bien présent et à l’œuvre dans la Bible juive. Il est
décrit et énoncé comme suit dans le Deutéronome :
« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, de
tout ton cœur de tout ton être, de toute ta force ».
Le cœur est mobilisé non comme
dans notre culture comme siège des sentiments mais plutôt comme centre de notre
volonté consciente ; pour aimer Dieu encore faut-il le vouloir.
L’être est mobilisé aussi, on
traduit parfois « de toute ton âme » (Rabbinat) il s’agit ici de ce
qui rend vivant, comme le souffle de vie, comme ce qui me lie comme créature au
créateur. Il s’agit de mobiliser toute sa capacité à être ce que l’on est, et
qui nous a été donné. Ma réalité : corps et esprit est concernée vers ce retour
à Dieu qui lui dit ma reconnaissance, ma confiance, mon espérance.
De tout ton cœur de toute ta vie de tout
ton être mais aussi « de toute ta force ». Trad. du Rabbinat :
« de tout ton pouvoir » Le troisième aspect de cette mobilisation
vers l’amour de Dieu concerne ce que l’on appelle aujourd’hui, les énergies.
Nous sommes constitués par des forces et des énergies variables, inégales,
étonnantes parfois et que nous ne connaissons pas très bien. On dit aujourd’hui
dans le langage courant « il faut mobiliser nos énergies » au sens de
nos capacités à faire à produire à créer.
Voilà en quelques mots d’où part notre
aptitude à aimer Dieu ; voilà les zones de nos personnalités qui sont
mobilisées pour cet amour libre et gratuit qui donne un sens et une valeur à
nos existences. Notre volonté, notre esprit et notre énergie.
Ecoutons maintenant le Nouveau testament et
en particulier, l’évangile selon Matthieu au ch. 22 et au v. 36 : « un
homme de loi lui dit pour lui tendre un piège : Maître quel est le plus
grand commandement dans la Thora : Jésus lui déclara : tu
aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute
ta pensée ; c’est la premier le grand commandement ». Jésus
fait-il une citation de mémoire ? Il connaît très bien la Thora, la loi.
Veut-il dire la même chose que nous avons déjà dite ou veut-il ajouter et
préciser un point particulier ?
Avec le Nouveau Testament avec les
évangiles, apparaît très curieusement soit une quatrième dimension soit une
re-formulation de la troisième. Dans les évangiles est mentionnée ce qui
n’était pas dans l’ancien texte : « de toute ta pensée ».
Matthieu remplace « de toute ta force » par « de toute ta pensée». Luc ajoute la pensée aux trois dimensions
classiques.
Voici donc l’apparition
claire et nette de la pensée de la réflexion de l’intelligence au service non
pas d’elle-même mais de l’amour de Dieu.
Il n’est pas question de dire que cette
intelligence de la foi et de l’amour n’existait pas avant la venue du
Christ ; il s’agit de constater qu’avec lui et les nouvelles générations
de chrétiens qui vont semer et annoncer qui vont reprendre et diffuser ce
qu’ils ont reçu, cette dimension de l’amour à savoir l’intelligence, la pensée,
la réflexion, sera essentielle.
« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de
toute ta pensée, de toute ton intelligence ». L’amour de Dieu réclame et
procure de la pensée et de l’intelligence. Il n’y a pas et ne devrait pas y
avoir des chrétiens sans intelligence. Nous opposons bien souvent les gestes,
les actes ou les émotions qui seraient plus vrais et plus chaleureux, à une
réflexion personnelle ou communautaire qui serait plus distante et plus froide,
plus sèche même disons-nous parfois.
Aujourd’hui les groupes chaleureux et
émotionnels attirent plus que les groupes de réflexions. Cette opposition a
toujours existé et en même temps le christianisme comme le judaïsme a toujours
maintenu que la réflexion et la pensée avait une place irremplaçable dans
notre relation aux autres bien sûr, mais
aussi dans notre relation à Dieu, dans l’amour même que nous lui portons.
Il vaut mieux que le culte soit chaleureux
et vivant, il vaut mieux que nos relations soit fraternelles et vraies mais la dimension cultuelle requiert
réclame aussi la pensée et la réflexion sans quoi notre fidélité et notre amour
de Dieu seraient boiteux !
La Réforme a été au 16ième
siècle un immense effort jamais terminé, pour donner à croire de façon
différente mais aussi un immense effort
pour donner à penser et à comprendre de façon différente. Les Réformateurs vont
s’épuiser à écrire et commenter les textes bibliques, ils vont participer à des
débats, des disputes théologiques ou sociales où il s’agissait non pas de
prouver qu’on était sincère mais de montrer et de démontrer par des arguments
qu’on était dans la vérité.
Ce qui compte aujourd’hui essentiellement
c’est au fond la sincérité. Si quelqu’un à la télévision, a l’air sincère et
vrai on va dire plus facilement, qu’il a raison contre celui qui donne des
arguments et qui n’a pas l’air d’y croire. La conviction n’est plus celle de
l’argument, mais de l’émotion que cette conviction est susceptible de
provoquer.
Retrouver l’intelligence de l’amour de
Dieu ; apprendre l’intelligence de la foi en Dieu ; remettre sans
cesse sur le métier cet effort de penser et de croire en même temps, dans le
même mouvement, voilà me semble t-il une bonne nouvelle pour nous ! Penser
par soi-même, ne pas attendre du spécialiste le point ultime et final de la
réflexion ; ne pas renoncer à cette intelligence de la foi qui va se
transformer en amour de Dieu et des autres voilà me semble t-il un bon et vrai
programme pour nos vies.
Nous sommes des êtres fragiles mais des
créatures de Dieu avec un cœur un esprit des énergies et une intelligence ;
il s’agit bien de mobiliser tout cela ensemble pour que notre service et le
sens que nous donnerons à notre vie en soit revivifié. Alors il sera
intéressant et utile de nous tourner résolument vers le prochain qui comme nous
est pourvu de cette pensée et de cette intelligence qui nous permettra de nous
rencontrer en vérité.
Oui c’est bien pour vivre et servir que tu
aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton
cœur de toute ton âme de toute ta force et de toute ton intelligence et
ton prochain comme toi même.
lundi 8 septembre 2014
L'Assemblée du Désert à Mialet
Cette année le rassemblement de Mialet, présidé par François Clavairoly, en présence du ministre du l'Intérieur et des Larribe ex-otages d'Arlit, avait un superbe slogan : Enfin Libres !
Dans sa prédication qu'on peut lire sur le site de la FPF, le président de la FPF développait superbement l'entre-deux de la position protestante : une société laïque qui oublie la profondeur, la hauteur et la conviction que l'humain est plus grand que l'humain, n'est pas une situation positive pour l'humanité. Mais une société qui se reconnait dans une seule position religieuse, sectaire, partisane, mortifère, n'est pas digne de l'humanité que nous voulons servir !
La lecture du départ d'Abraham vers un ailleurs vers un au-delà de lui même (Gen. 12) et les exhortations de l'apôtre Paul (Gal. 5) et ses appels à la liberté qui est donnée en Christ, retentissaient fortement dans l'assistance comme dans une actualité du monde meurtri par l'oppression non encore vaincue ; c'est bien à cette liberté que nous sommes appelés !
Des photos de l'Assemblée du désert
samedi 6 septembre 2014
Du côté de Valéry à Sète
Maigre immortalité noire et dorée,
Consolatrice affreusement laurée,
Qui de la mort fais un sein maternel,
Le beau mensonge et la pieuse ruse !
Qui ne connait, et qui ne les refuse,
Ce crâne vide et ce rire éternel !
Ce toit tranquille, où marchent des colombes,
Entre les pins palpite, entre les tombes ;
Midi le juste y compose de feux
La mer, la mer, toujours recommencée !
O récompense après une pensée
Qu'un long regard sur le calme des dieux !
jeudi 26 juin 2014
samedi 14 juin 2014
Nicodème, vous connaissez ?
Jean 3, 1-17 : Nicodème : le conquérant… le victorieux du peuple (étym.)
Chez Jean : peu
de personnages nommés hors disciples : Jean Baptiste, Lazare, Marthe et
Marie et Marie de Magdala. Et 3 fois Nicodème ! Un nom, une personnalité, un chef étonnant !
La figure de Nicodème est singulière, furtive et
dense à la fois. Elle caractérise l’Evangile de Jean qui seul connaît ce
personnage que l’on retrouvera en discussion avec les siens pour rappeler la
valeur du droit : condamnerait-on quelqu’un sans l’avoir entendu et sans
savoir ce qu’il a fait, dira t-il (7,50); il sera aussi celui qui
s’occupera du corps de Jésus (19,39). Il disparaîtra ensuite comme un disciple
et un témoin efficace et pourtant toujours dans l’ombre.
Nicodème quelqu’un de bien qui est d’abord intéressé
par la personne et le message de Jésus ; il est l’homme qui veut savoir et
comprendre, il est le personnage des questions. Comment un homme pourrait-il
naître s’il est vieux ? Comment cela peut-il se faire ?
Nous pouvons percevoir ensemble cette dimension
essentielle de la foi chrétienne qui est et demeure un immense étonnement, une
vaste question, comme une rencontre toujours inattendue avec le Christ lui
même. La foi comme une première et ultime question, la foi chrétienne comme un
réel étonnement. La foi comme question comme étonnement avant d’être une série
de réponses toutes faites, toute prêtes.
Nos communautés, nos traditions ecclésiales ont
souvent au cours de l’histoire fait face à cet étonnement et à ces questions,
elles ont même souvent donné des réponses, beaucoup de réponses ! Ainsi nos Eglises donnent parfois
l’impression d’avoir réponse à tout : sur le mariage, sur la fin de vie, etc... elles donnent parfois le sentiment
qu’elles ne sont plus étonnées par l’évangile lui même, qu’elles ont la charge
de transmettre. Nos réponses particulières sont encore face à l’Evangile de
Jésus-Christ, encore des questions et des étonnements à vivre.
Stimulés par l’Esprit saint, stimulés par les
autres, questionnés par les réalités du monde, notre capacité à témoigner à
annoncer, passe, je le crois, par l’étonnement de Nicodème. Comment
renaître ? Comment cela peut-il se faire ?
Cet étonnement
rencontre l’étonnement bienveillant du Christ lui-même : tu es maître en
Israël et tu ne sais pas ces choses, tu es Eglise de Jésus Christ et tu ne sait
pas encore ce qu’il faudrait vivre, savoir et croire ! Deviens et
redeviens cette Eglise si jeune encore
qu’elle est capable de s’étonner, non seulement de la grâce qui lui est
faite mais aussi de la grâce qui lui permet de proposer au monde un évangile
comme un grand étonnement. Le dialogue, la rencontre qui est la première et la
marque ultime de la foi c’est la rencontre de deux étonnements : celui de
l’homme et celui de Dieu lui-même.
Puissions–nous
redécouvrir la force et la pertinence de l’étonnement que doit procurer le
trésor qui est le nôtre et dont nous n’avons pas encore mesuré toute la
grandeur et toute la nouveauté. Au cœur de nos habitudes et de nos traditions
bien utiles notre capacité à nous interroger et à être étonner, risque de se
perdre et de ne plus être entendue ; les témoins de Jésus Christ sont
celles et ceux qui découvrent en permanence l’étonnement de la présence de
Dieu, la surprise et le renouveau qu’elle procure au cœur de nos habitudes, la
nécessité de naître encore et à nouveau à l’Evangile en répondant d’eux-mêmes
et de celui qui vient faire don de sa présence.
Naître de nouveau ce n’est donc pas l’autre face
spirituelle d’une face plus concrète plus réaliste ; Naître de nouveau ce
ne sera pas seulement l’invasion de Dieu dans la réalité des hommes et des
femmes qui entendent l’Evangile ; naître de nouveau ce sera la
confiance maintenue dans une question toujours légitime, toujours
vivante, ce sera la confiance dans un étonnement toujours nouveau loin de
l’artificiel du factice ou du répétitif. Comment cela peut-il se faire ?
Cette question celle de l’enfant qui découvre la réalité du monde est
l’expression première et ultime de la foi ; elle n’est pas la marque
d’une indécision mais d’une confiance que quelqu’un entend nos
questions, quelqu’un reçoit notre étonnement. La foi sera ici le choc des
étonnements et non la confrontation et l’opposition de réponses
dogmatiques ou éthiques.
Nicodème c’est le témoin de l’étonnement et de la question
c’est aussi le témoin de la nuit, le témoin dans la nuit.
L’évangile de Jean l’associe à la nuit, c’est l’homme qui vint rencontrer Jésus
de nuit, c’est le témoin de la nuit du tombeau. C’est le noctambule de
l’Evangile. On dit souvent qu’il aurait craint d’être vu en présence de
Jésus ; il est le premier personnage dans l’Ev. de Jean à rencontrer Jésus
personnellement comme dans l’intimité de façon privée. Cette dimension
personnelle et privée sera accentuée par son absence et son silence au sein des
disciples et dans tout acte public du ministère de Jésus.
Nous qui savons bien que l’Evangile a une dimension
publique, officielle, visible et connue, nous qui croyons que notre espérance
est pour le monde entier comme pour la société dans laquelle nous vivons, voici
que Nicodème nous dit aujourd’hui que cet évangile étonnant revêt un caractère
privé. Qu’il est d’abord et aussi une affaire personnelle et intime ;
Voici que cette bonne nouvelle concerne notre vie publique mais aussi
personnelle ; cet évangile, cette présence cette rencontre avec le Christ
s’effectue aussi dans notre nuit, dans les nuits de nos existences spécifiques. Directement la
rencontre est possible, muni de notre quête de nos étonnements voici le face à
face de quelqu’un, avec le Christ. La communauté, l’assemblée, l’action, le
témoignage seront le jour. Mais il n’y a pas de jour sans nuit. Même la nuit le
Seigneur veille ; tous les grands mystiques de l’histoire ont dit que
seule la nuit était le lieu de la rencontre. Absorbés par toutes sortes de
tâches, écrasés parfois par nos organisations matérielles et nos gestions
complexes, voici que Nicodème nous rappelle la place de la rencontre singulière
et personnelle avec le Seigneur du jour et de la nuit. Puissions nous retrouver
cette dimension qui ressemble à la prière personnelle comme ressourcement ou
personne ne peut agir à notre place et où nous retrouvons la capacité de nous
tenir devant Dieu.
Pour nous, Nicodème c’est le témoin de l’étonnement et
c’est le témoin dans la nuit. C’est aussi et enfin le témoin de l’écoute de
l’essentiel. Comment dirions-nous ensemble le centre de la révélation
chrétienne ? Nicodème est le témoin attentif de cette parole centrale au
seuil de l’Evangile de Jean. Par ses questions nocturnes, il permet à Jésus des
réponses radicales et inouïes.
"Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils son
unique, pour que tout homme qui croit en lui ne périsse pas mais ait la vie
éternelle".
Le motif la raison d’être la mission de nos communautés comme notre
espérance personnelle, se tient ici résumé et récapitulé. A celles et ceux qui
doutent et qui cherchent, à celles et ceux qui vont chercher ailleurs ce qui
est promis ici simplement à celles et ceux qui s’égarent dans les
pseudo-mystères et les paradis éphémères, à nous qui parfois ensommeillés ou
découragés ne voyons plus clairement ce qui nous unis et nous rassemble, l’évangile
retentit de façon claire et forte.
A nous qui portons un regard sceptique
parfois désabusé et souvent négatif sur ce monde déboussolé, Dieu vient
redire : qu’il l’a tant aimé ; qu’il est bien le seul lieu de notre mission
et de notre témoignage ; qu’il est bien, ce monde, celui que Dieu est venu
résolument aimer en Jésus-Christ dans sa rencontre étonnante avec celles et
ceux qui paraissaient les moins dignes de cette rencontre. Pas du monde, dira
Jean, mais dans ce monde afin qu’il croie ; dans ce monde notre manière de
vivre les uns avec les autres les uns par les autres ; dans ce monde où
doit retentir notre étonnement et nos questions sont promis à la présence qui
le rend autre et différent ; dans ce monde aimé par Dieu et non condamné
tel est le lieu de notre mission et du chantier que Dieu est venu visité.
Dans
ce monde où la demande religieuse s’exprime de bien des manières, voici qu’il
nous est demandé de l’évangéliser, non de la récupérer mais d’y annoncer sous
forme de questions, la seule espérance possible celle de la vie qui dure et qui
s’épanouit grâce à la présence du Vivant et du ressuscité.
Ce qui caractérise l’espérance chrétienne c’est bien
cette promesse qui ne ressemble pas à un jugement mais à un avenir possible.
Dieu est venu aimer ce monde. Nous ne pouvons pas l’abandonner, nous y
soustraire, car c’est bien là que nous attendent nos frères et sœurs en
humanité promis à la rencontre inattendue, celle de la foi Christ de la vie.
Nos communautés sont des langages différents de cette annonce et de cette
certitude, puissions nous nous souvenir que nos langages nos histoires sont
enracinés et trouvent leur véritable sens dans cette affirmation
centrale : afin que nous croyions, Dieu est venu aimer ce monde dans la
vie, la mort, les gestes et la parole de Jésus le Christ. Nicodème est le
premier témoin de cette promesse.
Nicodème, le conquérant tel Guillaume ! du peuple et
pour le peuple de Dieu : il est le vainqueur des tentations de toujours
répondre comme de l’extérieur d’un savoir tout prêt à croire car le vent, comme
l’esprit souffle dans toutes les directions ; Il est le conquérant qui
questionne et vient voir lorsqu’il difficile de voir ; il vient répondre
de lui-même et de celui qu’il rencontre.
Témoin questionneur, témoin de l’étonnement nécessaire,
témoin dans la nuit, témoin est le premier témoin de la grande nouvelle.
Puissions nous nous retrouver en lui, puissions nous avec lui, avec nos
communautés, stimulés par lui retrouver l’élan et la dynamique d’un témoignage
divers et varié mais enraciné et comme abreuvé par cette seule source, l’amour
inconditionnel de Dieu pour nous.
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