dimanche 29 septembre 2019
mardi 24 septembre 2019
A Clairac (Lot et Garonne) le 22 septembre
Lectures : Esaie 5, 1-7. Jean 15, 1-9 Matthieu 21,
33-46
La vigne, les ceps et les sarments, les fruits, le vin, sont
les supports, les images les métaphores pour dire comment Dieu agit, rencontre,
attend, espère et désespère.
La
vigne a fasciné toutes les cultures et religions du bassin méditerranéen :
en effet, elle implique une relation nécessaire avec le soleil ; une
proximité avec lui, en est la condition première comme si la vigne n’était ni
le fruit du hasard ni du n’importe où. Fascination aussi car son fruit bon en lui-même,
peut encore être transformé en breuvage énergétique, précieux, savoureux de
mille manières, et troublant jusqu’à l’ivresse, jadis assimilée au monde des
Dieux. La vigne et son produit, fruit à la fois, de la terre et du travail des
hommes sont devenus les marqueurs de cultures et de religions
Israël et ses anciennes traditions utilisent la réalité de
la vigne du vignoble et de ses fruits. Dès les premières pages de la Bible on
nous dit que Noé premier agriculteur, planta une vigne, il en but le vin,
s’enivra et se trouva nu à l’intérieur de sa tente (Gen. 9, 20).et ses fils
durent déployer pudiquement son manteau pour cacher tout cela. La vigne c’est
aussi central dans les banquets, c’est la réalité et la possibilité d’une
expérience troublante où la vie et la mort se mêlent, mais c’est aussi la fête
par la vendange et ses débordements, c’est aussi l’échange et la richesse par
le commerce. Bref la vigne et ses fruits sont les supports possibles
d’expériences fortes, limites, divines. Il n’est donc pas étonnant que les
fruits de la vigne soient admirés et craints à la fois, utilisés ou interdits
par les religions.
2
grands chemins
sont repérables dans les traditions bibliques à propos de la vigne ; le
premier est celui de l’identification du peuple d’Israël avec la vigne, celle que Dieu s’est choisie que Dieu a aimé
et qui a déçu, c’est celui d’Esaie ; Le 2° chemin est celui de Jean et de
l’identification de Jésus avec la vraie
vigne. Ce qui rassemble et réunit ces deux chemins c’est l’affirmation et la
conviction que Dieu est le vigneron. La parabole des métayers révoltés (Matth.21,33-42) est un essai pour rassembler
et unir ces deux voies.
Dans
cette parabole je voudrai ce matin en relever en souligner quelques aspects qui
seront pour nous parole de vie et espérance, qui seront encouragements et
exigences qui seront pour nous breuvage et nourriture comme dans le repas
préparé et partagé.
La
vigne c’est le peuple de Dieu ce sont celles et ceux qui appartiennent au
Seigneur et qui se reconnaissent en lui. Il planta une vigne, l’entoura,
creusa, bâtit et la donna. La vigne est la part la parcelle le lot du Seigneur.
La vigne ne possède pas le propriétaire, elle ne possède rien elle est possédée
par lui
1-
L’Eglise ne possède rien, les chrétiens ne sont pas les propriétaires de
l’Eglise, ni de Dieu, ni des Ecritures. Les juifs ne possèdent pas la
Thora ! Les musulmans ne possèdent pas le Coran ! Alors que nous
sommes si prompts a élevé des clôtures pour nous protéger des menaces qui
croyons-nous, nous guettent, voici que l’évangile nous dit que le Seigneur s’en
occupe et qu’il est le propriétaire qui prend soin de sa propriété pour
laquelle il manifeste attention vigilance et amour.
La
vie chrétienne c’est ici la certitude que nous avons été plantés choisis,
protégés et qu’il est mis à notre disposition comme un prêt sans intérêt, ce
dont nous avons besoin pour vivre notre foi et notre vie sans crainte, sans
rien défendre en acceptant d’être là en fermage en location pour d’autres, pour
les autres et pour Dieu. Etre là pour Dieu c’est le recevoir comme propriétaire
sans accaparer ce qu’il donne : la gestion de la terre, de notre survie…
2- Le
propriétaire partit en voyage. C’est le Tsimtsoum juif. Le fait que Dieu après
la création en réalité se retire et laisse place à l’humain….
Nous
aimons bien que Dieu à la rigueur nous accompagne ; nous pensons et
croyons qu’il est toujours là qu’il est toujours présent. Et voici qu’ici le
Seigneur partit en voyage, des variantes dans des paraboles nous disent même,
qu’il partît au loin dans des pays lointains. Il arrive que Dieu s’éloigne et
qu’il nous laisse là non pas livrer à nous-mêmes mais avec ce qu’il nous a
laissé. Dieu ne nous surveille pas sans cesse, il nous laisse parfois seul,
libre et responsable de ce qu’il a préparé ; Nous aimons croire qu’il est
à notre disposition et le voici ailleurs, sans doute pour d’autres ou avec d’autres. Mais que fait Dieu ? où est votre
Dieu ? ne pourrait-il pas intervenir, voyez tout ce qu’il laisse
faire ! Oui il laisse faire ce que nous ne faisons pas
suffisamment ; oui il est momentanément indisponible pour nous ;
prière de ne pas déranger ! injoignable provisoirement pour que nous
existions comme ses fils et ses filles adultes dans la vie de la foi.
Le
Seigneur est parti tranquille et confiant, il a fait ce qu’il fallait faire avant de
partir ; il n’est plus là mais il se souvient ; ce qui caractérise la
vigne comme les blés ou les arbres c’est bien la récolte, la vendange ou la
moisson. Certes dans la parabole il y eut bien vendange, la récolte précieuse a
eu lieu mais elle n’est pas revenue à son destinataire ; les héritiers de
la promesse n’ont pas respecté le contrat, ils ont compris l’absence du maître
comme une bonne aubaine.
3- Ils se sont servis au lieu de servir.
C’est ce qui est sans doute aujourd’hui le plus menaçant et le plus courant.
C’est souvent aussi la marque des religions : c’est ce détournement du
fond, c’est le refus de rendre à qui de droit, refus de rendre grâce, gloire,
refus de rendre ce qui a été reçu comme si cette captation d’héritage allait
nous accroître notre vie notre être, notre Eglise, notre foi. Là encore capter
l’héritage c’est croire que nous pourrions être les seuls dépositaires de ce
que Dieu fait et dit pour les hommes.
Selon
l’Evangile, faire la vendange c’est rendre la vendange. Agir dans l’Eglise,
vivre notre foi dans notre travail, dans notre famille, dans toute notre vie,
ce n’est pas d’abord convaincre les autres les ramener à nous, mais leur
montrer que rendre service c’est bien rendre quelque chose, donner ce qui ne
nous appartient pas, à quelqu’un qui est, peut être parti en voyage et qui ne
nous menace de rien du tout. Donner un sens à sa vie selon l’Evangile c’est redonner,
restituer et c’est cette restitution cette grâce rendue qui donne du prix à nos
gestes nos paroles et à nos vies.
Dieu
parfois est pris par sa propre audace ; sa confiance est bien souvent
déçue les métayers s’occupent mal de la vigne. Ils veulent être héritiers et
posséder et sont prêts pour cela à tout : tuer les envoyés du Maître, tuer
les prophètes, tuer le fils ; laisser mourir des humains dans la Méditerranée !
Aujourd’hui nous dirions : tuer la
liberté, tuer l’amour, tuer la vie ! La violence ne caractérise pas notre
temps. La mort de Jésus est signe de ce refus de rendre, elle est signe de
cette incapacité de croire que Dieu peut parler un autre langage que le nôtre.
Par
Jésus, Dieu parle une nouvelle langue, un nouveau langage qui est désormais
accessible au plus grand nombre et qui dépasse et franchit les frontières de la
race du clan et même de la foi habituelle et sans cesse répétée et ritualisée
dans la fidélité de son propre peuple.
En
voyage le Seigneur a appris toutes les langues des hommes ; il a découvert
si j’ose parler ainsi, que sa vigne n’était pas réservée aux métayers habituels
et que d’autres serviteurs étaient intéressés par ce travail si particulier de
planter de nouveaux ceps de remplacer les anciens, de creuser de nouvelles
idées de nouvelles actions, de veiller sur la fragilité de ses serviteurs.
Au
cœur de cette violence des hommes Dieu va trouver la force et le courage de
bâtir à nouveau et de planter encore. La mort du fils va devenir la pierre
d’achoppement pour celles et ceux qui ont une image de Dieu trop grandiose et
trop sacrée ; elle va devenir la pierre angulaire, la pierre d’angle, sur
qui va reposer une nouvelle construction, d’une nouvelle vigne, de nouveaux
serviteurs
sur
qui vont reposer de nouvelles relations qui produiront de nouveaux fruits :
peut être sommes nous à un moment spécifique : celui du renouvellement en
particulier du christianisme…faire du renouvelé, du neuf !
Cette
nouvelle vigne manifestera une promesse d’amour dira l’Ev. Jean entre le cep et
les sarments ; je ne vous laisserai pas orphelins et même si je pars
ailleurs sachez que je viens à vous.
La
vigne réclame beaucoup de soins elle peut produire le meilleur et le
pire ; le maître de la vigne est exigeant sur la qualité, il nous laisse
libre et responsable et nous propose encore aujourd’hui de vivre en relation
avec lui et de vivre nos vies comme un cadeau, une récolte qu’il vient recevoir
avec plaisir et reconnaissance.
jeudi 19 septembre 2019
vendredi 13 septembre 2019
mercredi 11 septembre 2019
Parabole
1 Je veux chanter pour mon ami le chant de mon ami au sujet de sa vigne. Mon ami avait une vigne sur un coteau fertile. 2 Il en sarcla le sol, en enleva les pierres et il y mit des plants de choix. Il bâtit une tour de guet au milieu de la vigne et il y creusa un pressoir. Il attendait donc de sa vigne de beaux raisins, mais elle n'a produit que de mauvais raisins.
3 Maintenant donc, habitants de Jérusalem, gens de Juda, soyez les juges entre moi et ma vigne ! 4 Qu'y avait-il encore à faire pour ma vigne que je n'aurais pas fait ? Pourquoi, alors que j'attendais un beau et bon raisin, n'en a-t-elle produit que de mauvais ?
5 Maintenant donc, je vous ferai savoir ce que je vais faire à ma vigne : j'arracherai sa haie pour qu'elle soit broutée, je ferai une brèche dans sa clôture pour que les passants la piétinent. 6 J'en ferai une friche : nul ne la taillera, nul ne la sarclera. Les ronces, les épines y croîtront librement, et j'interdirai aux nuages de répandre leur pluie sur elle.
lundi 9 septembre 2019
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