Cela
est bien sûr évident lorsqu’on se souvient des traumatismes vécus par celles et
ceux qui se trouvaient là au mauvais moment de l’explosion et d’un attentat par
exemple. Cela est vrai aussi pour les risques sanitaires, les épidémies et les
grippes aviaires annoncées ; la protection de nos corps, la santé publique
est une vaste entreprise de productions et de commerces qui sont sensés
prévenir les risques d’altération et de maladies qui nous menacent. On a pu
dire que les efforts accomplis pour satisfaire nos corps avaient remplacé
largement ce qui se faisait jadis pour le bien-être de nos âmes ! Risques
sanitaires, risques climatiques, risques migratoires, risques de nos systèmes
financiers, risques politiques, nationalistes, xénophobes ; on pourrait
ainsi décrire nos sociétés et nos comportements en fonctions de ces annonces
réelles et exagérées à la fois qui valident accréditent nos comportements
sécuritaires au point de baisser les bras en ce qui concerne nos libertés, pour
mieux assurer nos sécurités en tous domaines.
Par exemple, je lis
aujourd’hui dans la presse à la une : « Alerte mondiale pour une
cyberattaque géante » (Le Monde du 29 juin 2017). Ainsi notre cadre de vie
désormais serait celui-ci selon Ulrich Beck : « La société du risque
(qui) est une société de la catastrophe. L’état d’exception menace d’y devenir
un état normal ».
Que
signifie alors être l’Eglise de Jésus Christ dans cette société du risque et de
la catastrophe ? C’est au fond bien cela qui nous intéresse et nous
questionne. Participons-nous à cette description sociale et menaçante en ayant
en fait peu d’espérance pour l’avenir de nos communautés et en gérant le
quotidien c’est le cas de le dire au jour le jour ? Sans se poser trop de
questions nous serions ainsi fidèles sans trop d’espérance !
Participons-nous à cette descriptions sociale et menaçante en donnant la
solution, en étant l’Eglise de la solution, en répondant sans tenir compte des
réalités contemporaines que Dieu en Jésus Christ sera la solution à tout et
pour tous ?
Serons-nous
enfin et c’est bien là que va ma préférence la communauté chrétienne qui entend
et accompagne les peurs et les renoncements de nos contemporains pour discerner
avec eux et avec la Parole de vie celle de l’Evangile des comportements
nouveaux, des gestions nouvelles, des formes de gouvernance adaptées au temps
présent comme aux exigences évangéliques. L’Eglise est au risque de l’Evangile
de Jésus Christ ; les premiers chrétiens ont vécu ce risque comme une
catastrophe bénéfique pour eux et pour le monde. Nos lointains ancêtres du
XVIème siècle ont vécu parfois douloureusement cette tension entre le temps
présent et le temps nouveau de l’accomplissement de l’espérance et du renouveau
possible en Christ.
Etre
fidèle au temps présent comme au temps nouveau de l’espérance de la foi et de
l’amour c’est bien cela qui nous anime aujourd’hui comme hier. Les risques sont
toujours là ils sont accompagnés par le risque nouveau, celui de l’Evangile qui
nous permet de faire face, malgré tout. C’est bien dans les petites choses de
nos vies communautaires que nous faisons face aux risques et aux défis auxquels
nous sommes appelés.
cf
suite bientôt : Site de la Ceeefe
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