samedi 16 février 2013
jeudi 14 février 2013
L'agonie d'un empire malade....Habile geste pour fuir la crise
Paru dans Le
Monde daté du 15/02/2013 page 18.
 
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Des commentateurs et certains
  ecclésiastiques considèrent que la démission de Benoît XVI est courageuse et
  moderne dans la mesure où le dirigeant romain reconnaît par cet acte qu'il
  n'a plus "
  la force " de gouverner l'Eglise, ce qui est
  rarissime dans l'histoire du catholicisme. En un mot, le capitaine fait
  preuve de responsabilité politique en quittant le navire. Notre thèse est
  opposée : cette démission montre l'agonie d'un vieil empire qui connaît de
  plein fouet une crise majeure du pouvoir. Il convient d'abord de tirer une
  leçon politique des trois démissions volontaires antérieures avant
  d'apprécier la crise contemporaine du pouvoir catholique, puis de proposer
  trois hypothèses quant à l'avenir de l'Eglise. 
Première démission, historique s'il
  en est : celle du pape Pontien au IIIe siècle. En effet, Maximin le Thrace,
  lorsqu'il se fait acclamer empereur en mars 235, tourne le dos à la tolérance
  et fait des chefs chrétiens la cible de ses attaques. Arrêté, Pontien est
  déporté en Sardaigne. Ne pouvant plus gouverner son Eglise, il renonce à sa
  fonction le 28 septembre 235. Cette démission est la première date de
  l'histoire pontificale qui est attestée par les historiens du catholicisme. 
Deuxième démission, celle du "
  pape angélique " Célestin V à la fin du XIIIe siècle. En juillet 1294,
  le moine ermite bénédictin Pierre du mont Morrone est élu au siège de Pierre
  pour ses qualités spirituelles et personnelles. Mais face à son incompétence,
  à sa naïveté - le roi de Naples, Charles II, l'instrumentalise -, il ne peut
  plus gouverner et administrer correctement l'Eglise. Après discussion avec
  les cardinaux, il donne sa démission le 13 décembre 1294. 
Troisième démission et dernière en
  date avant celle de Benoît XVI : celle de Grégoire XII au début du XVe
  siècle. Alors que la papauté est divisée entre les papes à Rome et les
  antipapes avignonnais, trois prétendants peuvent revendiquer le siège
  pétrinien. Le concile de Constance (1414-1418), après avoir déposé les
  antipapes Jean XXIII et Benoît XIII, obtient in fine la démission de Grégoire
  XII pour mettre fin au Grand Schisme d'Occident. Ne pouvant plus gouverner
  l'Eglise, il se retire en 1415 et décède en 1417. 
La leçon politique de ces trois
  démissions volontaires est que l'acte de renonciation est commis à chaque
  fois en situation de crise majeure du pouvoir catholique romain. Le premier
  pape est chassé par l'empereur et ne peut plus gouverner l'Eglise depuis la Cité
  éternelle ; le deuxième se fait manipuler par le roi influent à Rome à
  l'époque ; le troisième n'arrive plus à gérer les déchirures internes qui
  touchent le gouvernement de l'Eglise lui-même. 
Quid alors de la démission de
  Benoît XVI ? Les raisons de santé avancées sont l'arbre qui cache la forêt :
  comme les trois précédentes renonciations, elle reflète une crise majeure du
  pouvoir catholique, mais cette fois-ci, en régime de modernité. Qu'est-ce que
  le gouvernement catholique ? Le catholicisme est la conjonction paradoxale de
  deux éléments opposés par nature : une conviction - le décentrement selon
  l'amour - et un chef suprême dirigeant une institution hiérarchique et
  centralisée selon un droit unificateur, le droit canonique. Le Dieu des
  coeurs côtoie une machine à dogme centralisatrice. L'anthropologie
  catholique, c'est une institution qui essaie de mettre sous son autorité le
  coeur des hommes, du ventre de la mère jusqu'au ventre de la terre. C'est
  ainsi que l'Eglise catholique passe tous les âges, non sans opposition,
  jusqu'à l'entrée des sociétés occidentales dans la modernité. Et là s'arrête
  brusquement son développement. 
En effet, alors que l'Eglise se
  fonde sur une domination du sentiment par l'institution, la modernité reprend
  les mêmes contenus mais cette fois-ci en les séparant méticuleusement. La
  modernité peut être considérée comme la séparation des instances : séparation
  des pouvoirs (législatif, exécutif, judiciaire), séparation des Eglises et de
  l'Etat, séparation des sphères privée et publique, séparation des familles,
  séparation des sciences et du théologique... Or, cet " art de séparation
  " (Michael Walzer) repose sur une séparation
  cruciale : la séparation des sentiments individuels et des institutions. 
Dès lors, un choc anthropologique
  s'opère sous nos yeux : là où l'institution Eglise tente d'encadrer le
  sentiment des individus à partir de son centre romain depuis 1 500 ans, la
  modernité vient briser les chaînons de tout contrôle institutionnel pour
  faire de l'individu un être libre et souverain aspirant à devenir son propre
  centre. Aussi le déphasage est-il considérable entre le principe de
  gouvernement catholique - hétéronome, centralisateur et hiérarchique - et le
  principe de gouvernement moderne démocratique - autonome, pluraliste et égalitaire. 
Dès lors, après Benoît XVI, trois
  hypothèses sont envisageables. Soit l'Eglise s'ajuste à la modernité - plus
  que ne l'a fait Vatican II - en modifiant son mode centralisé et "
  moralisant " le contrôle des sentiments des individus, mais peut-elle le
  faire au point de défigurer ce qui la constitue ? Soit un gestionnaire -
  italien de préférence - confirme le repli identitaire au sein de foyers
  catholiques de résistance dans les sociétés modernes et déploie son
  gouvernement dans les autres sociétés extra-européennes, où les institutions
  sont encore légitimes à encadrer les consciences individuelles. Soit un
  personnage doté d'un fort charisme est élu - comme ce fut le cas pour Jean
  Paul II -, et le navire catholique tanguera selon le conservatisme de sa
  structure et le charisme de son capitaine qui obtiendra, certes, quelques
  changements dans l'Eglise, mais sans pour autant changer d'Eglise.  
Olivier
  Bobineau 
Auteur de « L’Empire des papes. Une sociologie du pouvoir dans
  l’Eglise », 
CNRS Editions. (à paraître le 7 mars 2013) | 
mercredi 13 février 2013
La prière ...Qui peut dire ce qu'elle est ?
La prière n’est pas
besoin mais désir
               Désir de l’autre
               Désir d’autre chose
               Désir du Tout Autre
La prière c’est d’abord
un acte de présence
               Devant Celui qui est ici, 
C’est un mouvement de
tout mon être
               Vers Celui en qui je crois
C’est un recueillement
intérieur qui rassemble
               La vie dispersée – et la ramène
à son Centre.
La prière c’est une
demande qui appelle
               Un appel qui espère
               Une espérance qui attend.
La prière c’est une
écoute
              C’est une antenne qui se déploie
              C’est un radar chercheur qui se
tend
La prière c’est le repentir
qui crie miséricorde
                L’erreur et le doute qui crient
à l’aide
                La faiblesse qui implore la
force. 
La prière c’est la
louange qui chante et s’émerveille
  De la beauté du monde et des bontés de Dieu
  C’est l’action de grâce qui répond à la Grâce
            Et rend grâce et dit merci, 
  C’est la joie du salut et d’être dans Sa main
            Et tant aimé de Lui.
La prière c’est le
regard qui contemple l’inconnaissable de Dieu
               Le regard sur les hommes comme
les voit Dieu, 
                Le regard immobile en Dieu.
La prière se déploie
ainsi dans toute la vie. Mouvement qui respire et aspire.
Amour qui lie et relie.
Elle monte la garde
contre Satan   
Auprès des biens-aimés
et des être à nous confiés, 
Elle veille dans la
nuit de l’épreuve et du malheur
Comme on veille un
malade pour l’assister, 
Elle combat avec Dieu
pied à pied, 
Le combat des hommes
contre l’Adversaire. 
Elle est la science et
la joyeuse confiance
D’être enfants de Dieu
et donc frères de tout homme, 
Elle est la joie d’être
collaborateurs au grand Conseil de Dieu
Et serviteurs des
hommes, 
Elle est l’honneur
d’être soldats dans le combat de Dieu
Pour Sa victoire dans
le combat des hommes.
Elle est la matrice où
mûrit dans l’homme l’action de l’homme, 
La maternité qui couve
dans le monde l’action de Dieu, 
La maternelle patience
qui accompagne la foi naissante. 
Et que dirais-je
encore ? 
La prière c’est un
grand orgue aux multiples registres
     Qui remplit de ses ondes la grande
cathédrale, 
      Et dont le souffleur est l’amour.
La foi est une
forteresse
       La prière est sa garnison
L’espérance est un
arbre au printemps
  La prière en est la sève. 
L’amour est un feu
dévorant
        La prière en est la tendresse
Amen ! En vérité. 
Antoinette Butte
vendredi 1 février 2013
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